Ségolène Royal mise sur la jeunesse

La candidate présidentielle n’a en revanche pas prononcé une seule fois le mot "socialiste" dans son allocution de près de deux heures. La "droite" était également absente de son propos, et, face à près de 15.000 personnes, Ségolène Royal n’a mentionné la "gauche" qu’à une seule reprise, pour saluer sa "famille rassemblée" à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Proclamé d’un ton pugnace, le discours par lequel elle a présenté son "pacte présidentiel" a été ponctué à 45 reprises des expressions "je veux" et "je ne veux pas". Parmi ses "combats" et ses "colères", la candidate qui veut construire une "France plus juste et plus forte" a cité 14 fois le mot "travail", 24 fois l’"emploi" et trois fois le "chômage".

Décriés dans ses précédentes interventions, le "libéralisme" n’est apparu qu’une fois, le "capitalisme" zéro et le "marché" qui ne peut pas "être le seul roi" trois fois. La "France" et les "Français/es" sont revenus 92 fois dans son discours, soit environ un mot sur cent, le "peuple" à dix reprises, la "République" neuf fois et la "démocratie" huit. Alors que la droite avait reproché aux trois candidats à l’investiture présidentielle socialiste de pas avoir évoqué l’"entreprise" pendant leurs débats télévisés, Ségolène Royal a cité ce mot seize fois - autant que celui de "logement". Tournée vers l’"avenir", un mot qu’elle a utilisé à six reprises, Ségolène Royal a surtout insisté sur les "jeunes" et la "jeunesse" (29 occurrences), les "enfants" (20) mais aussi la "famille" (14) et l’école (14).

Première femme à avoir une chance réelle de remporter la présidentielle, elle a mentionné les "femmes" à 13 reprises, rappelant que la première loi de sa législature lutterait contre la violence conjugale et dénonçant le fait que ses congénères soient "les premières victimes des bas salaires et des petites pensions". Contrairement à ses discours précédents, le nom d’aucune des figures tutélaires traditionnelles de gauche - Blum, Jaurès ou Mitterrand - n’est venu dans sa bouche dimanche. Jacques Delors a été cité, lorsque Ségolène Royal a repris l’idée de l’ancien ministre de l’Economie de créer un chantier d’intérêt général pour les jeunes sortis sans diplôme du cursus scolaire. En revanche, celle qui a voulu s’adresser "à chacun et à chacune" des Français à 70 jours du premier tour de la présidentielle a rappelé ses rencontres avec Odile, Martine, Adeline ou Karim, au gré des débats participatifs qu’elle a organisés pendant trois mois.

Synthèse de Rayane
D’après Reuters