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Téléphonie en Algérie : le guide

samedi 30 avril 2005, par nassim

Devant la multitude d’offres de téléphonie en Algérie, il n’est pas aisé de se retrouver dans les différents services et formules, prépayé-postpayé, d’opérateur à même opérateur, entre opérateurs...Suivez le guide.

Le secteur

Explosion du marché de la téléphonie en Algérie.

des télécommunications a enregistré une croissance importante dans l’ensemble de ces segments. La libéralisation de ce secteur a démocratisé davantage l’accès à la téléphonie mobile et réduit principalement les tarifs des communications nationales et internationales. Le prix des communications nationales a enregistré une baisse considérable, après l’entrée en service du troisième opérateur Wataniya Télécom Algérie et le réveil de l’opérateur historique Mobilis. Pour la formule prépayée, le prix de la communication est passé de 20 DA/minute à 9 DA/30 secondes, en l’espace d’une année seulement chez le deuxième opérateur Djezzy, contre 15 DA/minute pour la carte prépayée Nedjma. Les appels Djezzy à Djezzy sont facturés à 5 DA/minute.

Le troisième opérateur facture à 13 DA TTC/minute les appels nationaux, pour sa nouvelle carte prépayée Star, et à 9 DA TTC/minute les appels à l’intérieur du réseau Nedjma. Quant à l’opérateur historique Mobilis, le prix des communications nationales est fixé à 12 DA TTC/minute, pour les titulaires de la carte prépayée, entre 6 et 8 DA TTC/minute, à l’intérieur du réseau Mobilis, et entre 8 à 12 DA TTC/minute les communications vers les autres opérateurs, pour les abonnés de Mobiposte.
Concernant les abonnés en formule post-payée, Djezzy facture à 5 DA TTC/minute les appels à l’intérieur de son réseau, entre 6,50 à 8 DA TTC/minute vers le réseau fixe et entre 9 et 10,50 DA TTC/minute vers les autres réseaux.

Avec la concurrence, la tendance est à la baisse des prix

Pour les abonnés de Mobilis, les appels sont facturés 4,50 DA TTC/minute et 7 DA TTC/minute vers les autres réseaux. Le nouvel opérateur Nedjma propose trois forfaits post-payés : le forfait 1200 DA, avec 100 minutes de communications à 8 DA TTC/minute, le forfait 1 800 DA, avec 200 minutes de communications à 7,5 DA/minute, et le forfait 2 500 DA, avec 350 minutes de communications à 6,5 DA/minute. En outre, chez l’opérateur public Algérie-Télécom, les appels vers le réseau fixe sont facturés à 2,50 DA TTC/minute et devrait augmenter d’ici septembre prochain pour atteindre 4,50 DA TTC/minute.
La baisse des prix des communications internationales chez les trois opérateurs de téléphonie mobile, en l’occurrence Djezzy, Mobilis et Nedjma, a entraîné une réduction des tarifs de communications à partir du réseau fixe d’Algérie Télécom. L’opérateur public a annoncé, en effet, une baisse des tarifs des communications vers la France, l’Espagne et l’Italie, qui sont passés à 34 DA/minute, contre 24 vers le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye. Cette baisse entrera en vigueur à partir du 15 mai prochain.
L’opérateur Mobilis, quant à lui, a facturé les communications internationales, dans son réseau du mobile, à 14 DA TTC/minute vers les pays européens, pour les titulaires de puces post-payées, et 18 DA TTC/minute pour les abonnés prépayés. Ces tarifs concernent uniquement, selon un responsable de la direction marketing de Mobilis, les appels vers un abonné fixe en Europe.
En effet, les appels vers un abonné mobile sont fixés, selon notre source, à 24 DA TTC/minute pour le post-payé et 30 DA TTC pour le prépayé.

Chez le deuxième opérateur Orascom Télécom Algérie, le prix des communications internationales est de 14 DA TTC/minute pour, à la fois, les abonnés post-payés et prépayés. Ces prix sont appliqués, selon un responsable de Djezzy, aux appels vers les pays européens, qui constituent une part considérable du volume du trafic international.

L’international, la future bataille sur les coûts

Il y a lieu de rappeler que Djezzy a lancé un projet pour la réalisation d’un câble en fibre optique sous-marin, Alger-Marseille-Annaba, dont le montant est évalué, selon M. Hassan Kabani, directeur-général de OTA, à 26 millions d’euros. Ce projet sera opérationnel avant fin 2005 et permettra de faciliter le trafic téléphonique international entre l’Europe et l’Afrique du Nord. Ce projet contribuera, selon certains observateurs, à l’amélioration de la qualité des communications internationales. Aujourd’hui, le trafic téléphonique international passe essentiellement par l’opérateur public Algérie Télécom, qui a des accords de terminaison d’appels avec les opérateurs France Télécom et Telefonica et ce, à travers deux câbles en fibre optique sous- marin reliant Alger-Marseille et Alger-Palma.
Le troisième opérateur Wataniya Télécom Algérie facture, actuellement, ses communications internationales vers l’Europe, à partir de 15 DA TTC/minute, pour les abonnés prépayés et ce, suivant la carte de recharge utilisée. À titre d’exemple, si l’abonné dispose de la carte de recharge de 1 000 DA, l’appel sera facturé à 30 DA TTC/minute vers la France, contre respectivement 25 et 20 DA TTC en utilisant les cartes de recharge de 1 500 et 2 000 DA.

En outre, les appels internationaux vers le fixe en France, l’Espagne, l’Italie et le Canada sont fixés à 13 DA TTC, en utilisant la nouvelle carte prépayée Star de Nedjma.
La baisse des tarifs des communications vers l’international est intervenue notamment après l’arrivée du troisième opérateur Nedjma sur le marché national, le 25 août 2004, et la rude concurrence entre les trois opérateurs de téléphonie mobile pour l’acquisition de nouveaux abonnés.

Cette baisse devra s’intensifier, selon certains observateurs, davantage après l’entrée en service des quatre opérateurs de téléphonie mobile sur Internet, en l’occurrence l’Eepad, SLC, Web Com et Last Net Algeria.
Et pour cause, certains opérateurs, comme l’Eepad, comptent vendre une minute de communication internationale entre 10 à 12 DA via Internet. Selon les spécialistes, la téléphonie mobile par Internet ne pourra pas concurrencer, à court et moyen terme, les opérateurs mobiles ou fixes, car le marché des communications internationales n’est pas si développé, comparativement aux communications nationales. Pis, la qualité des communications sur le réseau mobile est nettement meilleure que celle de la Voix IP ou la téléphonie mobile par Internet, précisent-ils. Les opérateurs de téléphonie mobile par Internet offrent, par ailleurs, des prix pratiquement identiques à ceux appliqués par les opérateurs mobiles. Plus explicites, ces spécialistes ont indiqué : “L’abonné paye entre 10 à 12 DA/minute la communication internationale, plus le prix de la connexion à Internet, soit, 1,50 DA/minute. C’est-à-dire la communication internationale devient encore plus chère qu’un appel à partir d’un mobile.”

Téléphonie par internet : un marché de 300 milliards de centimes

Le marché de la téléphonie mobile par Internet est évalué, selon les spécialistes, à 3 milliards de DA en 2005. Un volume d’affaires très important mais pas suffisant, selon les spécialistes, pour freiner l’ascension fulgurante du marché de la téléphonie mobile. Ce dernier offre, selon nos sources, un meilleur rapport qualité-prix comparativement aux autres segments de la téléphonie, à savoir le fixe et la téléphonie mobile sur Internet.
L’entrée en service d’un deuxième opérateur de téléphonie fixe, en l’occurrence Orascom Télécom groupe/Egypte Télécom, stimulera davantage la concurrence puisqu’il prévoit d’investir, déjà, 1 milliard de dollars dans les 15 prochaines années pour le développement du réseau téléphonique national et international.
Ceci étant dit, le marché national de la téléphonie mobile échappe, selon les observateurs, au contrôle des pouvoirs publics notamment en terme de distribution et contrôle des prix.

Et pour cause, il n’y a pas de mécanismes ou organismes efficaces pour le contrôle et la régulation de ce marché qui reste toujours dominé par l’informel.

L’informel impose ses lois

Les barons du marché informel imposent, selon nos sources, leurs prix aux consommateurs algériens et aux différents acteurs du marché au détriment de la qualité. À titre d’exemple, les cartes de recharge “Allo” de 500 DA dont la demande est très forte sont vendues à Aïn Bénian, Ben Aknoun, El-Biar, Alger-Centre et Chéraga entre 520 à 550 DA, soit deux fois moins son prix public de vente, ce qui peut casser les prix.

Pour la nouvelle carte prépayée “Mobilight” de Mobilis, elle est cédée à 350 voir 300 DA au lieu de 600 DA dans plusieurs points de vente de la capitale notamment à Ben Aknoun, Alger-Centre, El-Harrach et Bab Ezzouar. Même cas pour la carte prépayée “Mobilis”, dont le prix officiel est fixé à 1 400 DA, où elle est vendue, aujourd’hui, à certains points de vente de la capitale entre 1 000 et 1 200 DA. De même chez Nedjma, dont la carte prépayée est cédée à 1 300 DA alors que son prix public est de 1 450 DA.
Ce phénomène s’est généralisé notamment après le boom qu’a connu le marché de la téléphonie mobile durant le mois de ramadan 2004. L’absence d’une association nationale de défense des consommateurs et de contrôle rigoureux des services compétents a facilité, selon les analystes, l’émergence du marché informel qui a occasionné des pertes importantes pour l’économie nationale et un manque à gagner considérable pour le trésor public en terme de recettes fiscales et douanières.

Le marché de la distribution des mobiles s’est développé, précise-t-on, d’une manière très anarchique sans aucun contrôle préalable de l’État.
D’ailleurs, le volume des importations frauduleuses ne cesse de s’accroître chaque jour que Dieu fait au grand bonheur des partisans de l’informel. Il représente, actuellement, 30 à 35% du marché national de la téléphonie mobile en Algérie.

Ce marché est déstructuré car il n’y a pas de règles ou de lois spécifiques régissant la distribution et la commercialisation des téléphones portables ni coordination entre les différents services étatiques chargés du contrôle et de la régulation de ce marché.

Par Faïçal Medjahed, liberte-algerie.com