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Un village berbère au cœur de la suisse

mercredi 13 octobre 2004, par nassim

La ville de Delémont, capitale du Jura, dernier canton suisse, a accueilli dernièrement le chanteur Idir pour un concert prévu dans le programme d’animation socioculturelle riche et varié, intitulé “Le village berbère”.

Durant cette manifestation avec pour point de mire le concert d’Idir, le public a eu droit, en plus des classiques stands culinaires, à une belle exposition sur la culture et l’histoire des Berbères, montée par le musicien et graphiste algérien Bachir Nacir, à des contes berbères animés par la Suissesse Marie Lurisi et à un espace de rencontre et de discussion dans la cour du château de la ville.

La rencontre, organisée par le Centre culturel régional de Delémont, situé à la frontière entre les parties romande et germanique qui ont rejoint officiellement la Confédération helvétique en septembre 1979 et regroupant une minorité francophone, entre dans le cadre d’un programme musical annuel qui tourne autour des musiques “d’ici et d’ailleurs”. L’un des points forts de cette saison est la présence d’Idir. Noirjean, responsable de l’organisation au CCRD, explique les objectifs de la rencontre : “Il est vrai que dans notre région, il n’y a pas beaucoup de Berbères, mais nous avons pris le risque de nous investir là-dessus, car nous avons voulu, d’une part, honorer Idir et, d’autre part, faire découvrir la culture et l’histoire des gens qu’il chante à nos citoyens.” Tout en affichant la joie que lui procure le succès de son initiative, Noirjean ne cache pas sa surprise de voir plus de 500 personnes assister au concert et dont la plupart sont des Kabyles qui ont parcouru de longues distances pour arriver dans les montagnes jurassiennes.

En effet, il y a de quoi manifester son étonnement surtout quand on sait que les villes d’où ils sont venus sont très loin de Delémont et que les manifestations culturelles n’y manquent pas. En réalité, au-delà de l’attrait évident que suscite la personne d’Idir, cela s’explique par deux autres raisons. La première, c’est qu’une bonne partie des présents fait partie du réseau de l’Association des Kabyles de Suisse, présente avec un stand, qui a participé à l’élaboration du programme et qui a fait un bon travail de communication. La deuxième est le fait que le Jura partage certains aspects avec les Berbères, notamment ceux des montagnes qui s’y sont sentis chez eux. Ils y ont retrouvé la simplicité de la vie, la chaleur humaine, la rudesse de l’environnement et surtout la fierté et l’attachement des Jurassiens à leurs langue, culture et identité. On devait appeler cette fête “Du Jura au Djurdjura” résume un jeune fan d’Idir. Il ne croit pas si bien dire, surtout quand on sait que la manifestation a été couverte par la Chaîne II dans son émission “Nuva g-aghrivan” qui a donné la parole à quelques personnes qui se sont exprimées en direct.

Par Tahar Houchi, Liberté