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Une étude britannique montre les risques des cultures OGM pour la biodiversité

mercredi 23 mars 2005, par Hassiba

C’est "la plus importante étude sur les OGM jamais réalisée dans le monde", a indiqué le secrétaire d’Etat à l’environnement britannique, Elliot Morley.

Lancée à l’initiative du gouvernement en 1999 et publiée lundi 21 mars en Grande-Bretagne, elle visait à évaluer l’impact de la culture des plants génétiquement modifiés sur l’environnement. Des cultures de betteraves, maïs, et colza printanier et hivernal, tous modifiés génétiquement afin de résister aux herbicides, ont été étudiées séparément. Le bilan global est sans appel : telle que pratiquée aujourd’hui, la culture de ces plants transgéniques conduit à l’appauvrissement de la faune et de la flore.

Le dernier volet de l’étude a porté sur le colza hivernal, qui est, selon le quotidien The Guardian, l’une des variétés les plus cultivées en Grande-Bretagne, et parmi les plus rentables. La moitié de chacun des 65 champs étudiés a été plantée de graines de colza hivernal conventionnel, l’autre moitié de graines de colza transgénique. Les chercheurs ont ensuite comparé le nombre de graines et d’invertébrés (abeilles, guêpes, papillons...) dans les deux types de parcelles. Au moment des récoltes, les chercheurs ont constaté que, dans les parcelles OGM, la quantité de plantes à fleurs et de graines, nourriture de la faune, ne représentait qu’un tiers de celle trouvée dans les parcelles de colza conventionnel. En revanche, la quantité de mauvaises herbes à feuilles fines était trois fois celle trouvée dans les champs classiques. Ces effets furent observés l’année des récoltes et persistèrent les deux années suivantes. La quantité globale de "mauvaises herbes" (fleuries ou herbues) était équivalente dans les deux types de parcelles.

Des résultats différents ont été enregistrés selon le type de culture. Ainsi, les parcelles plantées de maïs transgénique ont présentés plus d’herbes des deux types et d’insectes que les parcelles de maïs conventionel. Mais, pour les autres variétés étudiées, une certaine baisse de la biodiversité a été constatée.

Les chercheurs distinguent bien les responsabilités. Ce ne sont pas les OGM eux-mêmes qui sont responsables d’un appauvrissement de la faune et de la flore, mais les herbicides qui y sont associés. Ainsi, les herbicides utilisés sur les plants de colza conventionnel sont pulvérisés avant que les plants sortent de terre, tandis que les herbicides propres aux plants transgéniques, qui ont un spectre plus large, sont appliqués plus tard et tuent plus largement les plantes sauvages. Certaines d’entre elles risquent ainsi de se raréfier, note l’étude. La nourriture et l’ombre qu’elles procurent à de nombreux petits insectes, insectes butineurs et oiseaux diminueraient d’autant, et ces différentes espèces se verraient menacées dans leur diversité.

source : www.lemonde.fr