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Une police fiscale en Algérie

lundi 26 décembre 2005, par Bilal

Pour traquer les mauvais contribuables en Algérie, l’administration fiscale procédera désormais à des redressements fiscaux et prévoit la mise en place d’une police fiscale dont la mission principale sera de traquer les tricheurs.

Le fisc tente de combattre l’évasion fiscale en Algérie.

C’est probablement pour atténuer de l’effet de l’importante évasion fiscale que subit l’Etat algérien que l’administration fiscale a déclaré à l’APS qu’elle vient de récupérer plus de 2,64 milliards de dinars par des opérations de contrôle des revenus déclarés des personnes physiques. D’autant que la déclaration du directeur de la recherche et des vérifications fiscales, cité par l’APS, intervient au lendemain de l’annonce d’un million de commerçants activant sans registre de commerce.

Si d’une part, les services concernés, qu’ils soient des impôts ou du commerce (en général, ce sont des brigades combinées qui interviennent sur le terrain), ferment l’oeil sur l’ensemble des activités illicites, ils semblent se démener autrement pour tenter de corriger les déséquilibres qui ont de tout temps affecté les caisses de l’Etat. Pour cette fois, l’innovation est à saluer. Selon Mohamed Saïdani, elle a consisté à enclencher des enquêtes sur un échantillon bien précis. Ce sont 725 personnes physiques réparties au niveau national qui ont été contrôlées parce que « les revenus déclarés au fisc apparaissent en deçà de leurs patrimoines, de leur train de vie et de leurs signes extérieurs de richesse ».

D’autres critères sont aussi retenus à cet effet, à savoir l’absence de déclaration de revenus par les citoyens dont le train de vie suppose des revenus importants non fiscalisés et les acquisitions immobilières et mobilières d’importance. Il est certain que la vérification des « avoirs » des contribuables permettra de débusquer des fraudeurs qui ont évolué à l’ombre de tout contrôle, aussi insignifiant soit-il. Il est d’ailleurs reproché aux services concernés - faut-il le dire - d’avoir laissé faire et parfois d’y avoir contribué en faisant semblant de ne rien voir. Les exemples dans ce sens sont légion.

En effet, si le citoyen venu du fin fond du pays sait, dès son arrivée à Alger, qu’il peut s’approvisionner pour « pas très cher » du côté de Dubaï d’El-Hamiz ou d’El-Djorf de Bab Ezzouar, ce ne sont pas les services de Abdou Bouderbala, le directeur général des impôts, qui ne devinent pas l’existence de tels « paradis fiscaux à l’algérienne ». Et toute initiative pour traquer « les mauvais payeurs » est la bienvenue, que ce soit pour corriger les faiblesses de l’Etat ou pour rassurer le citoyen de la licité de l’acte commercial pour moins d’arnaque.

Synthèse de Billal
D’après le Quotidien d’Oran