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Ahmed Ouyahia a démissionné

jeudi 25 mai 2006, par Bilal

Ahmed Ouyahia quitte le gouvernement après plusieurs semaines de rumeurs et de pressions orchestrées par ses alliés de la coalition présidentielle. Une démission que n’ont pas apprécié les troupes du RND qui accusent le président Abdelaziz Bouteflika.

Ahmed Ouyahia, président du RND.

Il est utile de s’interroger sur les raisons qui ont poussé le premier magistrat du pays à donner l’impression d’agir sous la pression des deux partis politiques sus-cités au lieu de faire valoir simplement la prérogative constitutionnelle qui lui permet de limoger un Chef de gouvernement à tout moment. “Ce n’est pas le respect des convenances ou l’opinion nationale qui intéressent le président de la République, mais l’opinion exclusive du sérail. Il veut montrer que c’est lui le maître à bord.” Selon nos interlocuteurs, le portrait d’Ouyahia, paru le 30 avril dernier dans le magazine politique Jeune Afrique, n’a pas été du goût du président Bouteflika qui l’a jugé trop flatteur.

“Depuis, le chef de l’État boude son Chef du gouvernement. Ils ne communiquaient plus que par l’intermédiaire de leurs secrétaires particuliers.” Cet épisode aurait été, en réalité, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase rempli de rapports tendus entre les deux hommes qui ne partageaient pas le même avis sur plusieurs dossiers, tels que les lignes rouges de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et les réformes économiques. Même si Ahmed Ouyahia n’a pas failli, publiquement, à son soutien au président Bouteflika, son limogeage était, nous dit-on, programmé depuis longtemps. Les contraintes du calendrier du Chef du gouvernement et l’hospitalisation du président Bouteflika ont, néanmoins, retardé l’échéance. “Quand Abdelaziz Belkhadem et Abou Djerra Soltani se sont attaqués frontalement à lui, Ahmed Ouyahia a compris. Il a présenté sa démission samedi dernier”, raconte un sénateur.

Pour les proches du désormais ex-chef de l’Exécutif, ce dernier dérangeait le cercle présidentiel qui le considérait comme “l’empêcheur de tourner en rond”. Il est certes difficile de savoir ce qui s’est exactement passé en haut lieu, mais il n’en demeure pas moins que pour le commun des citoyens, Ahmed Ouyahia a acquis la réputation d’un homme aux grandes capacités intellectuelles, qui maîtrise les dossiers dont il a la charge et surtout d’une personnalité charismatique qui sait user de l’art de la rhétorique et de la répartie. L’on se rappelle de quelle manière il a tenu en haleine, pendant plus de sept heures, les parlementaires qui l’interpellaient, en 1997, sur la situation sécuritaire. Avec la même habilité, il a cloué au pilori les députés de la précédente législature, qui réclamaient de royales indemnités.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après Liberté