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Aït Yahia (Tizi Ouzou) : Une localité pleine de potentialités

mercredi 21 juillet 2004, par Hassiba

La localité d’Aït Yahia, située au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou, environ 2 kilomètres du chef-lieu de la daïra de Aïn El-hammam (dont elle dépend administrativement), est constituée de 48 villages pour une population estimée à 22 000 habitants.

Elle doit sa renommée à sa tradition ancestrale du tissage artisanal. Cependant, le tapis berbère, produit avec dextérité par des mains ingénieuses des femmes du village d’Aït Hichem, a acquis une renommée et une réputation qui ont dépassé nos frontières et fait toujours la fierté de la richesse de notre culture ancestrale. Toutefois, ce patrimoine artisanal, transmis de génération en génération, est considéré comme l’un des atouts économiques des plus importants de cette région montagneuse. Mais en raison des multiples facteurs, notamment ayant trait à la politique de promotion de cet art traditionnel, ce fleuron de l’économie locale se trouve actuellement en pleine régression, voire en déclin. Pour faire connaître les différentes facettes de ce métier artisanal, la wilaya de Tizi Ouzou a octroyé récemment une subvention financière estimée, selon un responsable de l’APC d’Aït Yahia, à 380 millions de centimes, destinée à l’équipement et au fonctionnement de la maison du tapis, nouvellement inaugurée au village d’Aït Hichem.

En perspective de l’organisation de la 6e édition de la fête nationale du tapis berbère, prévue du 21 au 27 août prochain, au village, l’on apprend que l’association Thiliwa, en charge de l’organisation de la fête, s’affaire d’ores et déjà aux derniers préparatifs du coup d’envoi.
Toutefois, l’unité de prêt-à-porter, dénommée Confec-style, sise au chef-lieu de la commune, appelée communément Sebt Nath Yahia, est d’un apport économique important pour toute cette région montagneuse, dépourvue de véritable tissu économique, pourvoyeur de richesses et d’emplois. Cette usine de textile emploie effectivement plusieurs dizaines de travailleurs, un affectif à majorité féminin. Ainsi, à travers sa production, aussi variée de gammes d’articles de confection de haute couture, constitués essentiellement de vestes, pantalons, blazers, parkas, manteaux, tailleurs de femmes..., ainsi que d’autres articles produits sur commande, cette unité de textile qui exploite même de prestigieuses griffes internationales contribue en fait à l’essor économique de cette région.

Par ailleurs, il est utile de signaler dans cette optique que cette localité de la haute-Kabylie qui s’est spécialisée dans ce créneau économique qui résorbe une forte demande des main-d’œuvre, recèle également d’énormes potentialités, tant dans le domaine du tourisme que dans le secteur agricole, où une zone agricole existe au lieu-dit Boubhir, appelée aussi Azaghar, à quelques encablures de la localité d’Azazga.

Cette riche plaine, aux terres fertiles et au rendement agricole important, se trouve à présent, comme nous le précisent plusieurs anciens agriculteurs, dans une situation d’abandon total, et ce, à cause du manque de programme de mise en valeur de cette richesse naturelle, par le biais de l’ouverture des pistes agricoles, de retenues collinaires pour l’irrigation et d’encouragement des agriculteurs. Malgré un effort considérable, consenti ces dernières années par la localité à travers les différents programmes de développement local, octroyés par l’État pour doter cette municipalité d’infrastructures de base, il n’en demeure pas moins que cette région continue d’accuser un retard dans plusieurs secteurs, particulièrement l’alimentation en eau potable, l’état des routes desservant les différents villages et la dotation de la commune d’infrastructures socioculturelles et sportives.

À ce titre, parmi les problèmes qui continuent de se poser avec acuité, celui de la pénurie d’eau potable se fait ressentir de plus en plus dans les villages de Takana, Ath Zmih, Toukache et les fractions d’Igoufaf et ce, pendant les périodes de fortes chaleurs, où la distribution de ce précieux liquide devient, de ce fait, rare, en raison notamment du manque d’alimentation, qui se fait à partir du réservoir de Aïn el-Hammam. Ainsi, pour atténuer un tant soit peu ce problème, cette commune vient de bénéficier d’un projet sectoriel d’un milliard 300 millions de centimes pour la réalisation d’une deuxième conduite à partir du château tête de Aïn el-Hammam sur une distance de 1 200 mètres linéaires et d’un réservoir d’eau. “Ce nouveau projet d’AEP, qui va démarrer incessamment, permettra, selon un responsable de cette APC, de renforcer la distribution de l’eau dans les deux principaux versants de la commune.” Concernant le chapitre des projets de réalisation de logements, cette localité ambitionne de concrétiser plusieurs programmes de construction dans le cadre des logements sociaux locatifs et participatifs, dont elle vient de bénéficier, ces dernières années, pour pallier la sempiternelle crise du logement. Outre la réalisation d’un quota de 50 logements sociaux participatifs et 60 logements sociaux locatifs, au lieu-dit Boushel, à la sortie de cette localité vers la commune de Mekla, cette région dispose également d’un quota de (50 + 15) logements qui attendent toujours leur attribution au chef-lieu de la commune. Selon notre interlocuteur, “l’APC d’Aït Yahia dispose de réserves d’assiettes foncières qui peuvent accueillir plus de 500 logements”.
Toutefois, pour améliorer le réseau routier, un projet de revêtement, sur une distance de trois kilomètres, allant du village de Tagounits au CEM de cette région, a été octroyé récemment dans le cadre du PSD. L’axe routier reliant le chef-lieu de la commune au village d’Aït Mellal va connaître lui aussi une opération de revêtement en tapis sur une distance de 3 km. Quant à la piste communale, reliant le village de Tafraout à Issenadlen, celle-ci a bénéficié dans le cadre du PCD d’un projet en deux tranches pour une enveloppe financière de 6 millions de DA pour la réalisation des travaux d’élargissement, ouvrages, caniveaux et de revêtement de ladite piste sur une distance de 5, 200 km.

Concernant la réhabilitation des écoles primaires, la localité a bénéficié de plusieurs projets d’aménagement et de grosses réparations des écoles situées aux villages (Koukou, Igoufaf, Ath Boutchour, Taqa, Tagounits, Aït Hichem), apprend-on de l’APC. D’autre part, les village d’Ath Zmih, Taqa et Igoufaf et fractions ont bénéficié pour leur part d’un projet d’extension de l’électrification rurale en direction des hameaux non raccordés au réseau d’énergie électrique. Considéré comme l’un des villages de la commune le plus défavorisé, le village de Toukache a bénéficié quant à lui d’un programme relevant du plan de développement global pour la réalisation d’une série de travaux visant à améliorer le cadre de vie de ses habitants, portant sur les réalisation de puits et d’un réservoir, le revêtement de la piste, la construction de 9 logements dans le cadre de l’auto-construction.
Pour doter la jeunesse locale d’une infrastructure sportive, la localité attend avec impatience la décision d’octroi du projet du complexe sportif de proximité et l’aménagement d’aires de jeux dans les villages pour permettre aux jeunes athlètes une pratique sportive saine.

Par Farid Mahiout, Liberté