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Amnesty déplore l’impunité en Algérie

mercredi 1er avril 2009, par Rédaction

Amnesty International estime que l’impunité en Algérie représente une menace pour l’avenir et la stabilité du pays.

Amnesty International s’exprime sur l’Algérie.

Le dernier rapport publié par Amnesty International, intitulé « Un héritage d’impunité : une menace pour l’avenir de l’Algérie », ne laisse pas indifférents les défenseurs algériens des droits de l’homme. Dans sa réaction, Me Mokrane Aït Larbi, joint par téléphone, n’y voit pas d’inconvénient que cette organisation internationale interpelle, à la veille de la présidentielle, le futur président algérien pour diligenter une enquête afin de régler définitivement « l’héritage des infractions » aux droits de l’homme enregistrées en Algérie durant les années 1990 et pour qu’il s’intéresse aux victimes de la tragédie nationale. En substance, il a expliqué qu’« en matière des droits de l’homme, ce que fait cette organisation, ce n’est pas de l’ingérence ». Sauf que, ajoute-t-il, « on n’a pas besoin de ce rapport pour que le gouvernement engage une enquête afin d’établir la vérité sur les faits ». De l’avis de cet avocat chevronné, « identifier les criminels et définir les responsabilités ne font, en fait, que renforcer davantage le pouvoir et l’Etat de droit ».

Me Aït Larbi regrette à ce titre le fait qu’« il n’y ait aucune volonté politique d’engager une commission indépendante afin de mener une enquête approfondie ». « Comment peut-il y avoir une véritable réconciliation en Algérie si les autorités doivent encore établir la vérité au sujet du passé et des crimes actuels et apporter la justice aux victimes », se demande par ailleurs, un responsable d’Amnesty International. Dans sa réponse, Me Aït Larbi n’est pas moins sceptique sur la question de la réconciliation nationale en Algérie : « La réconciliation doit se baser sur les principes juridiques et judiciaires et pas seulement sur une décision politique, comme c’est le cas aujourd’hui chez nous. » Plus explicite, Me Aït Larbi a dit qu’« on ne peut parler de réconciliation avant le dépôt définitif des armes par les terroristes et après les avoir déférés devant les tribunaux. Aussi les responsables du FIS dissous doivent-ils faire leur mea culpa en public ». Et d’enchaîner : « Les pouvoirs publics doivent à leur tour reconnaître la question des disparus et définir les responsabilités des uns et des autres. »

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant