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Grippe aviaire : L’Algérie n’est pas à l’abri

mardi 25 octobre 2005, par Rédaction

Les spécialistes affirment que l’Algérie n’est pas à l’abri d’une menace potentielle de la grippe aviaire et recommandent à ce que les autorités instaurent des moyens de prévention et de contrôle.

L’Algérie doit se préparer à une éventuelle pandémie de grippe aviaire.

Cet avis a été rendu public lors d’une rencontre à l’IGMO par le groupe interdisciplinaire de réflexion et de vigilance contre la grippe aviaire, qui a vu la participation d’un grand nombre de spécialistes (vétérinaires, zoologistes, épidémiologues...) ainsi que des universitaires a été marquée par la présence du recteur de l’université d’Oran. Dans son allocution, le Dr Hassini, chef de département de biologie et président de ce groupe interdisciplinaire, a insisté sur la nécessité de répercuter une information correcte sur la grippe aviaire pour lutter contre la propagation des rumeurs en Algérie, sources de panique et de troubles parmi la population.

Le virus de souche asiatique « H5N1 », identifié en Asie, Turquie, Roumanie et en Hollande, est une forme hautement pathogène qui peut décimer en 48 heures les volailles avec un taux de mortalité de 100%. « Ce virus possède une grande résistance au milieu extérieur surtout en présence de matières organiques et particulièrement à basses températures ». Il peut rester actif jusqu’à 35 jours dans les excréments des oiseaux à 4 degrés Celsius. Mais il est facilement neutralisé dans la chaleur et il suffit d’une minute de cuisson à 100 degrés Celsius pour le neutraliser. La transmission du virus n’est pas possible par la consommation de volatiles contaminés puisque l’acidité gastrique détruit le virus.

« La transmission à l’homme est rare, voire exceptionnelle mais elle est possible comme le prouve l’épizootie de Hong Kong qui a vu 18 personnes contaminées dont six sont décédées », précise-t-on. La transmission du virus se fait par voie respiratoire lors de contacts étroits avec les volatiles contaminés ou de manière indirecte lors de contacts dans des surfaces et marchés. Le Dr Boutiba, spécialiste en zoologie, a affirmé de son côté que des données récentes sur les grandes voies migratrices des oiseaux prouvent que les zones humides de notre pays sont des points de halte et de ralliement des oiseaux migrateurs. D’ailleurs l’une des grandes voies migratrices d’Europe vers l’Afrique passe par Alger, signale-t-il.

Pour sa part, le Dr Toumi, pharmacologue, signale que les oiseaux migrateurs ne sont pas les seuls responsables de la propagation du virus mais le trafic des oiseaux d’élevage ou ceux exotiques, classés en troisième position après le trafic des armes et de la drogue, est aussi incriminé. Concernant le traitement de la grippe aviaire, le « Tamiflu » produit par les laboratoires Roches est le seul médicament actif sur le marché. Des essais cliniques ont prouvé que ce médicament est efficace contre le virus de souche asiatique « H5N1 ». Outre l’indisponibilité des stocks des laboratoires suisses Roches en raison de l’augmentation massive des commandes, ce médicament est cher (200 dollars, environ 2 millions de centimes). Heureusement pour les pays d’Afrique, les laboratoire Roches ont donné leur accord à l’Inde pour produire un médicament générique du « Tamiflu ».

Synthèse de Mourad
D’après le Quotidien d’Oran