Accueil > CULTURE > Hommage à Abdelhamid Benzine

Hommage à Abdelhamid Benzine

Commémoration à la bibliothèque du Hamma

samedi 13 mars 2004, par nassim

L’association des amis du journal Alger républicain a rendu jeudi passé, à la Bibliothèque nationale du Hamma, un vibrant hommage au doyen de la presse algérienne, Abdelhamid Benzine.

Amis, proches, universitaires et journalistes des différents titres de la presse nationale étaient présents à la commémoration du premier anniversaire de la disparition du journaliste militant. Une manifestation placée sous le signe “Abdelhamid Benzine, un homme, un destin”.
Pour l’occasion, l’assistance est conviée à la projection du film Bribes de mémoire, de Mohamed Oulebsir, un film dédié à la personne et au parcours du défunt.
Une autobiographie qui dépeint en filigrane les différentes étapes du combat du journaliste. Des moments fort émouvants, où Benzine raconte sa vie, ses souffrances et surtout son combat pour la défense des idéaux de paix, de justice et de liberté durant et après la colonisation française.

Abdelhamid Benzine est né le 27 avril 1926 à Beni Ourtilane, militant nationaliste de la première heure, il s’investit corps et âme dans la lutte pour la liberté et la justice.

Il entame son parcours dans les rangs du PPA en 1940 pour rejoindre en 1948 le MTLD. Au déclenchement de la guerre de libération, il est commissaire politique au sein de l’ALN.
Il devient membre du comité central du Parti communiste algérien à partir de 1962 et rédacteur en chef d’Alger républicain et sera le directeur en octobre 1989, date de la reparution du quotidien. Benzine est également auteur de nombreux ouvrages dont : Le Camp, un témoignage publié en 1962 sur les conditions de sa détention, Journal de marche, ainsi que des récits : La montagne et la plaine, en 1991 ainsi que Lambèze, en 1989. Il a également participé à l’ouvrage collectif La grande aventure d’Alger républicain, en 1987.

“Je lui montrai la place où il travaillait : Tu te rappelles ? Ton bureau était dans ce coin, près de la fenêtre, et c’est là que tu as fait tes premières mises en page.” “Il était entré au journal en 1953 et il avait vingt-sept ans. En un temps record, il avait appris à tout faire, de la maquette à l’édito, et du reportage -dans lequel il excellait - au billet polémique. Mais l’essentiel, qui était la valeur et l’importance du rayonnement du journal, son rôle majeur dans le rassemblement des anticolonialistes pour la libération du pays, et aussi le dévouement sans limite à cette cause des militants qui y travaillaient, Benzine en était depuis longtemps parfaitement conscient. Et c’est avec enthousiasme qu’il s’était joint à l’équipe d’Alger républicain et qu’il avait offert au journal toute la richesse de son expérience politique et de sa grande connaissance du mouvement national”, écrivait Henri Alleg, ami et compagnon du défunt, en témoignage du long parcours de résistant, au lendemain de sa disparition sur les colonnes du journal français, l’Humanité.

Se voulant surtout une manière de lutter “contre la culture de l’oubli”, la manifestation initiée par l’association des amis du journal “Alger républicain” a été marquée par la remise des prix Abdelhamid Benzine. Il s’agit, notamment du prix special jury décerné à titre posthume au journaliste Halim Mokdad, du prix Économie et politique attribué à une jeune journaliste, du prix culture et société décerne également à titre posthume à l’écrivain, journaliste et poète Ahmed Azegar pour l’ensemble de ses écrits. Et enfin, le quatrième prix consistait en des lots de livres qui ont été décernés aux journalistes du quotidien El fadjr et à d’anciens confrères d’Alger républicain.

source : Liberté