Accueil > INTERNATIONAL > Irak : divergences sur la constitution

Irak : divergences sur la constitution

mardi 23 août 2005, par Kahina

Devant l’opposition exprimée par les sunnites sur la constitution irakienne, Human Hammoudi, le président de la commission chargée de l’élaborer, s’est montré pessimiste et juge peu probable un accord dans trois jours.

La nouvelle constitution irakienne garantira les droits fondamentaux des femmes en Irak.

A huit minutes de l’expiration du délai, fixé à minuit, le projet de constitution irakienne a été présenté lundi soir au Parlement. Mais le texte, qui mécontente les sunnites, ne sera pas soumis au vote avant trois jours. Cette minorité s’oppose toujours au projet actuel, notamment sur le principe du fédéralisme, craignant entre autres qu’il ne la prive des ressources pétrolières.

Lors d’une conférence de presse mardi, M. Hammoudi, le président de la commission chargée d’élaborer la constitution irakienne, a reconnu que ces trois journées de tractations seront probablement insuffisantes pour obtenir l’approbation des sunnites. Plus de 20 points de discorde persistent entre les différents camps, dont le partage du pouvoir entre président et Parlement, le parti Baas, et la référence à l’Islam.

Interrogé sur la façon de mettre un terme à cette impasse, Human Hammoudi a souligné que "le peuple irakien décidera". Il a suggéré que le Parlement élu ait un débat sur ces questions et prenne une décision. Les chiites et les kurdes, qui ont accepté le projet de constitution, sont majoritaires à l’assemblée.

Pour entrer en vigueur, le texte constitutionnel doit être d’abord voté par les élus, puis ratifié par référendum populaire le 15 octobre. Si le vote des députés chiites et kurdes permettra sans encombre de faire passer le texte au parlement, les sunnites ont en revanche la possibilité de faire capoter l’adoption du texte au moment du référendum.

Le Premier ministre chiite Ibrahim al-Jaafari a semblé faire un pas en direction en direction de la minorité mardi. "Certains groupes politiques ont émis certaines réserves, nous les étudierons et tenteront de parvenir à une solution dans les trois prochains jours", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bagdad.

Le projet de constitution précise qu’aucune loi ne peut contredire les normes islamiques et démocratiques, ainsi que les droits et libertés fondamentaux définis par le document. Il garantit par ailleurs "l’identité musulmane du peuple irakien", tout en soulignant que chacun est "libre de pratiquer les usages de son idéologie". Le texte précise également que l’arabe et le kurde sont les deux langues officielles du pays.

Synthèse de Kahina
D’après AP