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Jarhead - la fin de l’innocence

mardi 10 janvier 2006, par Céline

Avec "Jarhead - la fin de l’innocence", Sam Mendes, à qui l’on doit "American Beauty", affirme avoir voulu réaliser un film de guerre existentiel.

Jake Gyllenhaal (Anthony Swofford) dans "Jarhead - la fin de l’innocence".

Le réalisateur britannique installé à Hollywood, continue de poser son regard critique sur les Etats-Unis : après l’illusion du "rêve américain" dans son premier film "American Beauty" (Oscar du meilleur film 1999), il évoque dans "Jarhead" la première guerre du Golfe.

C’est l’été 1990. Anthony Swofford, fils et petit-fils de militaire, tout juste 20 ans, laisse tomber la lecture d’Albert Camus pour s’engager dans les Marines. La guerre du Golfe vient d’éclater, son bataillon est l’un des premiers à être envoyé dans le désert saoudien.

Là, pour les jeunes soldats gavés d’images guerrières, ivres de rock et de bière, le principal ennemi ne sera pas l’armée irakienne mais l’ennui, l’attente, la frustration, la déception. Qui laisseront des séquelles, plus psychologiques que physiques : d’inaltérables amitiés entre compagnons d’armes, mais aussi une vision de la vie à jamais différente...

Tiré du livre-témoignage de l’ancien soldat Anthony Swofford, "Jarhead" est l’histoire vraie d’un jeune homme qui découvre le monde rude des Marines puis vit cette drôle de guerre dans le désert. Au milieu de seconds rôles excellents (Jamie Foxx, Peter Sargsgaard, Chris Cooper), le personnage principal est interprété avec sensibilité par Jake Gyllenhaal, déjà remarqué dans "Le jour d’après" et actuellement sur les écrans dans "Le secret de Brokeback Mountain".

Si le film commence par du déjà-vu (les jeunes Marines qui hurlent "Sir ! Yes, Sir !" à leur instructeur sadique qui leur aboie des horreurs dans les oreilles pour les humilier), la réalisation de "Jarhead" diffère très vite des habituels films de guerre : on n’y voit pas l’ennemi, on n’y tire presque pas de coups de feu, on n’y montre pratiquement pas de morts et de blessés, c’est l’envers du décor qui est raconté, l’existence quotidienne des Marines dans l’attente d’un affrontement qui ne vient pas.

Synthèse de Céline
D’après AP