Accueil > CULTURE > L’Algérie de l’époque Ottomane

L’Algérie de l’époque Ottomane

mardi 17 juillet 2007, par Kahina

Deux tomes de Recherche sur l’Algérie à l’époque Ottomane viennent d’être publiés par Lemnouar Merouche, enseignant d’histoire à l’université d’Alger de 1975 à 1990.

Une mosquée de l’époque Ottomane en Algérie

Merouche ne cache pas sa dette à l’égard des contributions de premier plan relatives à cette thématique de Pierre Vilar, Claude Cahen, Maxime Rodinson, et en particulier à la méthodologie d’Ernest Labrousse, qui « a bouleversé, écrit-il, la méthode d’histoire économique et sociale en analysant la dynamique des structures de la société à partir de l’observation des mouvements des prix et des revenus sur une longue durée », méthodologie que l’auteur a eu l’intelligence d’adapter au contexte local. Merouche a également fait justice de l’imprégnation coloniale de l’histoire de l’Algérie de cette période, qui se résume dans « Alger nid de pirates », en vue de justifier l’entreprise coloniale. Il a réservé un sort identique à l’imprégnation nationaliste de l’histoire de cette période. En décrivant cette dernière comme un « âge d’or », les nationalistes visaient à insuffler l’esprit de résistance au peuple algérien, soumis alors au joug colonial.

Le premier volume de ce livre traite de l’histoire de la monnaie, des mouvements des prix et des revenus, pour expliquer le processus de formation des groupes sociaux, de leur reclassement et de leur déclassement, ainsi que les rapports de domination des uns par les autres. Il montre aussi les liens de causalité entre pouvoir et richesse : dans l’Algérie sous domination ottomane, la fortune était intimement liée à la parcelle de pouvoir que l’on détenait dans l’appareil d’Etat ou dans la corporation des raïs. Les plus grosses fortunes se recrutaient de ce fait parmi les élites au sommet du pouvoir d’Etat : pachas, amiraux, grand raïs... Viennent ensuite des couches moyennes : janissaires, ouléma, fonctionnaires. Le deuxième volume traite de la course. La mauvaise réputation d’Alger à cette époque reposait sur deux vérités incontestables : la place centrale et durable (1520-1830) de la course dans l’activité économique et la vie politique dans la régence d’Alger. Cette prédominance a constitué, selon l’auteur, la cause directe de l’émergence de « l’Etat d’Alger ».

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran