L’obésité, fléau mondial

Serons-nous tous gros un jour ? Pas sûr, mais le phénomène prend de l’ampleur un peu partout dans le monde. Sauf dans les pays confrontés à des famines et autres disettes. Alors que 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, 300 millions souffrent de « surcharge pondérale », un terme plus clinique pour désigner l’obésité. C’est le thème de la soirée d’Arte : « Obésité : vers une épidémie mondiale ? ». Au programme, deux documentaires français suivis d’un débat. Le premier documentaire (« Bienvenue en globésité ») s’intéresse à trois pays en développement : la Chine, l’Egypte et le Mexique. Sodas et hamburgers y règnent en maîtres, redessinant les silhouettes de corps pas du tout habitués à ce genre d’alimentation au concept très « made in USA ».

Le film de Laurence Sarfaty met en lumière la gravité des conséquences sanitaires de ce « fléau de l’abondance ». Dans ces trois pays, comme dans les autres confrontés au même problème, la « surcharge pondérale » y est responsable d’un diabète en pleine expansion, de maladies cardio-vasculaires ou encore de cancers. En l’espace de dix ans, l’obésité est devenue un enjeu mondial de santé publique.

En Chine, par exemple, l’ouverture à l’économie de marché, aux grandes surfaces et aux fastfoods, a doublé le nombre d’obèses officiellement recensés. Le film décrit la même situation au Mexique et en Egypte, où l’impact des calories industrielles se conjugue à celui d’une gastronomie traditionnellement grasse.

Le second documentaire (« La guerre des kilos ») de cette « Thema » se concentre sur des pays du Vieux Continent comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Forts de leur tradition gastronomique, ils espéraient échapper au phénomène né aux Etats-Unis. C’est raté. ! Et ce sont le plus souvent les enfants qui en sont les victimes. La Belgique n’échappe pas à la règle. En 2020, si rien ne change, de 30 à 50 % des enfants dans le monde souffriront de surcharge pondérale. Or, ces enfants, une fois devenus adultes, ont de 50 à 80 % de chance de mourir plus vite.

Pour tenter d’enrayer cette progression, les chercheurs s’interrogent sur l’origine de l’obésité : gène ou héritage culturel familial ? Ces études vont de pair avec une lutte engagée contre les industriels de la malbouffe. Des mesures répressives et des codes alimentaires indicateurs de qualité se mettent en place. Ce documentaire français de 2004 met en évidence les différentes dimensions du phénomène.

Par PHILIPPE DE BOECK, leguide.be