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La NASA reporte le vol de Discovery

jeudi 14 juillet 2005, par Samir

Le report par la NASA du vol de Discovery à cause d’un problème dans le système de contrôle du carburant de la navette spatiale, jugé assez sérieux, est un signe que le retour des USA dans l’espace ne se fera peut être pas avant septembre, disent les experts.

La NASA affirme que le vol de Discovery est reporté jusqu’à samedi.

Un problème dans le système de contrôle du carburant a contraint les responsables de la NASA, l’agence spatiale américaine, à différer le décollage de la 114e mission de la navette Discovery, baptisée "Return to Flight" (retour en vol).

"Tout ce que je peux dire, c’est ’zut’", a déclaré Wayne Hale, responsable adjoint du programme Discovery.

"Tout était prêt pour le décollage aujourd’hui, nous avons travaillé avec acharnement pour être prêt et nous avons rencontré un problème. Il nous a fallu cinq minutes pour discuter du problème et décider qu’il faudrait essayer un autre jour", a-t-il ajouté.

Dans le meilleur des cas, une nouvelle tentative de lancement pourrait avoir lieu samedi, a-t-il précisé.

Michael Griffin, administrateur de la Nasa, avait auparavant déclaré que le lancement ne pourrait intervenir avant lundi mais il est ensuite revenu sur cette estimation.

Les sept membres d’équipage venaient tout juste d’être sanglés sur leurs sièges lorsque le compte à rebours a été interrompu, à 13h32 (17h32 GMT). Un problème est alors apparu sur l’un des quatre capteurs sensés entrer en action lorsque le réservoir arrive à cours d’hydrogène liquide.

Le décollage devait avoir lieu à 15h51 (19h51 GMT) du centre spatial Kennedy. "Beaucoup font la tête dans la salle de contrôle", a ajouté George Diller, de la Nasa.

La fenêtre de tir se refermera le 31 juillet pour se rouvrir le 9 septembre, date à laquelle la Station spatiale internationale (ISS) sera à nouveau en position favorable pour permettre l’arrimage de Discovery.

"UN SYSTÈME COMPLEXE"

L’équipage commandé par Eileen Collins doit notamment tester pendant 12 jours les améliorations apportées à la sécurité de la navette, notamment au niveau des ailes, après l’accident de Columbia.

Celle-ci s’était désintégrée au-dessus du Texas alors qu’elle regagnait la Terre, le 1er février 2003, causant la mort des sept astronautes à bord. L’accident a été imputé à la chute d’un bloc de mousse qui a endommagé le bouclier thermique d’une aile au décollage. La Nasa avait aussitôt cloué au sol la flotte des trois navettes restantes et s’était engagée à régler le problème avant de reprendre les vols.

"C’est un système complexe. Chaque pièce compte", a résumé mercredi l’astronaute David Wolf.

Deux autres problèmes techniques avaient été diagnostiqués avant la défaillance du capteur incriminé. Un problème dans le système de remplissage du réservoir externe en hydrogène et en oxygène liquides a ainsi interrompu le compte a rebours pendant une heure, mercredi, et, la veille, la chute d’une pièce avait endommagé deux des tuiles du bouclier thermique près de la queue de l’appareil.

Le ciel ne semblait guère plus favorable que la technique, la Nasa ayant évalué à 60% les chances de voir un orage éclater à proximité du pas de tir, compromettant le lancement.

En plus du contrôle des modifications apportées à la navette, la mission permettra de livrer à l’ISS un matériel dont elle a grand besoin. Depuis l’accident de Columbia, ce sont les Russes qui assurent le va-et-vient des occupants de la station spatiale et son ravitaillement à l’aide des vaisseaux Soyouz, lancés du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.

Il reste à installer des modules de laboratoire japonais et européen, une centrifugeuse, des panneaux solaires, pour achever l’assemblage de l’ISS.

Le vol de Discovery ouvre en outre le dernier chapitre de la carrière de la navette. Celle-ci doit en effet céder la place à une nouvelle génération de vaisseaux à l’horizon 2010, a annoncé Griffin.

Par Reuters