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La violence contre les femmes au Maroc

jeudi 5 avril 2007, par Céline

Pour mesurer l’étendue de la violence contre les femmes au Maroc, le Secrétariat d’Etat marocain à la Famille a réalisé une étude avec le soutien du Fonds des Nations-Unies pour la Population.

Une hotline fait état de plus de 27 000 cas de violence envers les femmes au Maroc

Avec le soutien du Fonds des Nations-Unies pour la Population, le Secrétariat suit le phénomène de la violence contre les femmes au Maroc depuis 2005 par le biais d’une ligne téléphonique gratuite destinée à fournir aux femmes victimes de la violence une aide juridique et psychologique. Entre le 26 décembre 2005 et le 13 octobre 2006, cette hotline a documenté un total de 27 795 actes de violence commis par 15 075 auteurs, dont 77,8 pour cent étaient les maris des victimes. Les statistiques ont été compilées par 26 centres d’appel nationaux, hébergés par diverses associations de femmes en partenariat avec le Secrétariat.

En retour du soutien institutionnel, matériel et technique que fournit le gouvernement, ces centres s’engagent à améliorer et à réguler les services aux femmes et aux jeunes filles victimes de violences. En présentant ce rapport, la Secrétaire d’Etat à la Famille, Yasmina Badou, a affirmé que les coûts associés à cette lutte contre la violence contre les femmes au Maroc s’étaient montés à 5,5 millions de dirhams en 2006. Ce chiffre inclut non seulement le soutien du Secrétariat aux associations de femmes, mais aussi les coûts de l’extension du réseau des centres d’écoute et des conseils donnés aux femmes dans les hôpitaux sous les auspices du Ministère de la Santé, et les fonds réservés pour la mise en place de représentants légaux publics auprès des tribunaux pour traiter les cas de ces femmes de manière circonstanciée.

Le rapport sur la violence contre les femmes au Maroc montre que 94,2 pour cent des appelants sont elles-mêmes des victimes, avec une moyenne d’environ 1 600 appels par mois, soit 54 appels par jour. Le rapport montre que 94 pour cent des appelants habitent en ville, et que 33 pour cent de tous les appels proviennent de Casablanca, Agadir, Marrakech et Fez. Le Secrétariat présentera ce rapport aux associations luttant pour les droits des femmes, pour les aider à évaluer les modes d’enquête concernant les causes de cette violence, et sur la manière de réduire sa fréquence.

Synthèse de Céline
D’après Magharebia