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Le coût de l’Aïd el-Adha en Algérie

jeudi 28 décembre 2006, par Bilal

Les prix du mouton en Algérie à l’approche de l’Aïd El-Adha pourraient mettre la pression sur les bourses les plus modestes déjà mises à mal par les dépenses de la rentrée scolaire, du ramadhan et de l’Aïd El-Fitr.

Les prix des moutons en Algérie restent relativement élevés pour beaucoup de familles algériennes.

Dans un tel concours de circonstance, débourser 18.000 ou 20.000 dinars, soit le double d’un salaire minimum, pour s’offrir une bête de sacrifice est un luxe que ne peut justifier que la « moutonnerie » des uns. Et même si les prix ont baissé dans les points de vente installés aux alentours des grandes villes, depuis lundi, en raison essentiellement, de la disponibilité du cheptel cette année en Algérie (22 millions de têtes selon les dernières estimations), ils restent, toutefois, hors de portée des petites bourses. L’agneau qui était proposé, il y a 6 jours, à 17.000 dinars, voire davantage, est cédé à 15.000 dinars, mais un bon négociateur peut réussir facilement à ramener le prix à 13.000 dinars. Le bélier, bête idéale de sacrifice, qui s’est aventuré il y a quelques jours à frôler les 25.000, voire 27.000 dinars est revenu à de meilleurs sentiments. Un client averti peut, aisément, dénicher la bonne occasion et s’offrir le bélier de ses rêves pour 20.000 dinars. Une situation due, en grande partie, au débarquement en force, au début de la semaine, des maquignons dans les grandes villes du Nord (Alger, Oran, Annaba, Constantine...).

En fait, pour avoir une bête de sacrifice à un prix réduit mais qui a surtout échappé à l’engraissage, il est conseillé d’acheter son mouton auprès de ces éleveurs venus des wilayas à grande vocation pastorale (El-Bayadh, Nâama, Djelfa...). La majorité de ces derniers, faciles à reconnaître, l’immatriculation de leurs camions mais aussi par leur jargon distinct, se sont installés dans les points de ventes situés dans les périphéries des villes algériennes. Ces maquignons évitent, en effet, de vendre dans les abattoirs communaux des grandes villes où il y a une grande concentration d’intermédiaires. D’ailleurs, une virée dans les abattoirs communaux nous a permis de constater que les prix pratiqués sont, généralement, plus élevés que ceux proposés dans les autres points de vente des périphéries à cause de la multitude d’intermédiaires. Il y a une différence de 3.000 à 5.000 dinars entre les prix proposés dans les abattoirs communaux et ceux pratiqués par les éleveurs installés dans les points de vente des périphéries.

Toutefois, malgré la spéculation stimulée par les intermédiaires, même les abattoirs communaux n’ont pas été épargnés, durant les journées de mardi et de mercredi, par la baisse des prix. Plusieurs maquignons ont avoué, en effet, que cette décrue des prix sur les marchés à bestiaux est due, particulièrement, à la timidité de la demande face à la grande disponibilité du cheptel en Algérie. La « modestie » de la demande peut s’expliquer par deux facteurs, d’abord certaines familles se mettent à plusieurs pour s’offrir un mouton et, ensuite, les gens n’ont plus « honte » de ne pas acheter de mouton. Dans un passé récent, acheter une bête de sacrifice était une obligation pour le père de famille, pas seulement pour des raisons religieuses mais pour « exhiber » sa prospérité devant les voisins. Mais, aujourd’hui, avec les changements profonds de notre société, beaucoup sont les pères de famille qui choisissent d’acheter de la viande et des tripes chez le boucher du coin, au lieu de sacrifier un mouton. Certains font leurs commandes une semaine avant l’Aïd El-Adha, alors que d’autres, plus nombreux, attendent les derniers jours pour faire leurs commissions. Les commandes chez les bouchers sont telles que les prix de la viande d’agneau ont carrément explosé en quelques jours seulement, au grand dam du simple citoyen.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran