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Le roi du Maroc évoque la balkanisation du Maghreb

mercredi 8 novembre 2006, par Rédaction

Le roi Mohamed VI du Maroc tente de jouer la carte de la peur et de convaincre la communauté internationale que l’indépendance du Sahara Occidental favoriserait le terrorisme dans le Maghreb et le Sahel.

Le roi du Maroc évoque la balkanisation du Maghreb

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a estimé, lundi, dans un discours télévisé prononcé à l’occasion du 31e anniversaire de la “Marche verte” du 6 novembre 1975 que l’indépendance du Sahara occidental pourrait entraîner la déstabilisation de la région et favoriserait le terrorisme au Maghreb et au Sahel. “Nous réaffirmons (...) notre attachement à l’unité du Maghreb arabe et notre volonté d’épargner à cet espace, ainsi qu’à la région du Sahel et aux rives méridionale et septentrionale de la Méditerranée, les risques calamiteux de “balkanisation” et d’instabilité qu’engendrerait l’implantation d’une entité factice”, a déclaré Mohammed VI.

Pour le roi du Maroc, la “redoutable hypothèse” que représenterait l’indépendance du Sahara occidental “transformerait la région en un marécage glauque servant de repaire aux bandes de terroristes et de malfrats faisant commerce d’êtres humains et de trafic d’armes”. Il annoncera dans ce sillage que le “plan de large autonomie” prôné par le Maroc pour le Sahara occidental sera présenté dans quelques semaines.
La sortie du souverain marocain intervient quelques jours à peine après que le Conseil de sécurité de l’ONU eut réaffirmé dans une résolution adoptée à l’unanimité son souhait d’une solution politique au problème du Sahara occidental et qui permette l’autodétermination de son peuple.

Dans cette résolution, co-parrainée par l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, le Conseil de sécurité réaffirme sa volonté d’aider le Maroc et les Sahraouis à “parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable”. Cette solution, ajoute le texte, doit “permettre l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies”. Rarement un souverain marocain n’avait usé de tels arguments pour justifier une quelconque souveraineté sur le Sahara occidental. Celle-ci étant d’ailleurs contestée depuis des décennies par le Front Polisario et la République arabe démocratique sahraouie.

Il y a lieu de s’interroger sur le parallèle fait par Mohammed VI entre le désir d’indépendance des sahraouis, leur droit à l’autodétermination et la “balkanisation” de la région. Cette sortie de Mohammed VI soulève également une autre question. En quoi une éventuelle souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, contestée par les Sahraouis, constitue-t-elle un gage de stabilité régionale ou la garantie que le Maghreb et le Sahel ne basculent pas dans le terrorisme ? Sachant que le conflit entre le Polisario et le Maroc remonte à 1975, et qu’il est depuis plus d’une décennie en instance de règlement au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après Liberté