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Slevin de Paul McGuigan

mardi 27 juin 2006, par Céline

Le film Lucky Number Slevin du britannique Paul McGuigan est un bon divertissement qui revêt un côté ludique et éclaté qui rend le tout fort distrayant.

Lucky Number Slevin.

Malheureusement, la distraction n’est pas toujours le gage d’une réussite d’ensemble et le film pêche à la fois par l’excès et le manque. L’excès des revirements finaux agencé au manque de développement des personnages amène à un constat : Lucky Number Slevin se dégonfle en fin de parcours et nous laisse passablement sur notre faim.

L’histoire générale de Lucky Number Slevin est centrée sur le personnage de Slevin (Josh Hartnett), un jeune homme qui aboutit chez un ami new-yorkais appelé Nick (Sam Jaeger) après une série de mésaventures. Or, Nick a contracté d’énormes dettes de jeux envers deux gangsters puissants et ennemis, l’un surnommé « Le Patron » (Morgan Freeman) et l’autre appelé « Le Rabbin » (Ben Kingsley). À peine Slevin a-t-il rencontré la charmante voisine de Nick (Lucy Liu) qu’il se trouve embarqué dans les problèmes de ce dernier, puisque tout le monde semble intervertir les deux jeunes hommes. Slevin est donc tenu responsable des problèmes de son ami et se voit obligé par « Le Patron » d’abattre le fils du rabbin (Michael Rubenfeld) dans un délai de 3 jours. Pour compliquer la chose, Slevin est surveillé par un agent de police hargneux (Stanley Tucci) et un tueur professionnel surnommé M. Goodkat (Bruce Willis).

Lucy Liu et Josh Hartnett.

Plusieurs points positifs émanent de Lucky Number Slevin, entre autres la direction du film qui est loin d’être laissée à la dérive. Paul McGuigan, à qui l’on doit quelques films intéressants, dont The Reckoning, fait montre d’une belle maîtrise du tempo dans un film monté au quart de tour. McGuigan nous offre en effet des scènes qui s’enchaînent à un rythme d’enfer. Ce montage passablement efficace témoigne de la vieille complicité qui unit McGuigan et le monteur Andrew Hulme, des collaborateurs de longue date. De plus, il faut mentionner la familiarité du scénariste Jason Smilovic, avec l’univers du thriller-polar, lui qui a travaillé comme scénariste et coproducteur sur la série Karen Sisco. Malheureusement, ce que McGuigan et Smilovic ont mis une bonne heure à bâtir de façon assez agile croule sous les revirements de situation qui s’enchaînent à une vitesse folle en fin de parcours.

On semble avoir voulu en faire des tonnes avec une histoire finalement assez simple dont on a semé les indices de manière pourtant intéressante en cours de route. En ce sens, dans « Lucky Number Slevin », on gâte un peu la sauce puisque l’intrigue perd en consistance dans la dernière demi-heure, au même rythme que notre intérêt pour le destin de Slevin. Tout tombe en place trop bien, ce qui donne soudainement à une intrigue jusque-là intéressante un goût tout à fait quelconque. Il est fort dommage qu’on ait cousu le scénario d’un fil aussi épais, car lorsque arrivé le générique, on se dit que l’histoire aurait eu du sens et de l’originalité si ça n’avait été de tous ces « punchs » en escalade, trop tarabiscotés pour nous surprendre vraiment et nous convaincre. De plus, la pléiade de protagonistes que l’on ne fait qu’effleurer vient non seulement grossir les fils de l’histoire, mais enlève une certaine saveur à des personnages qui avaient un bon potentiel au départ.

Synthèse de Céline
D’après Le Cinema