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Un amazigh à New York

mercredi 30 juin 2004, par Hassiba

Qui n’a pas rêvé un jour d’aller découvrir cette partie du continent américain ? L’Amérique est devenue le rêve de tout un chacun. Notre première escale en ce jour du 9 mai 2004, en partant d’Alger à bord d’un avion de la compagnie Air Algérie, était l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à Paris.

Au moment de l’embarquement à destination de New York sur le vol Continental Airlines, au niveau de Roissy-Charles de Gaulle, les passagers sont priés de présenter leur passeport et leur carte d’embarquement pour accéder à l’avion, comme à l’accoutumée.
Ayant présenté un passeport algérien et la carte d’embarquement, l’agent chargé de vérifier nos papiers se lance dans une série de questions auxquelles les autres passagers n’ont pas eu droit. Nous ont été posées des questions du genre : qu’allez-vous faire aux USA ? Quel est l’objet de votre voyage ? Pour combien de jours ? Pourtant ces mêmes questions nous avaient déjà été posées lors de la délivrance du visa au niveau du consulat des États-Unis à Alger. Mais après avoir présenté le document d’invitation portant l’entête des Nations unies où figuraient toutes les réponses à ces questions, l’interrogatoire prend fin. et c’est l’accès à la salle d’embarquement.

Le vol Paris-New York a duré
8 heures et 30 minutes. Avec un décalage horaire de 6 heures, l’avion atterrit à 16h50 heure locale, sur la piste de l’aéroport de Newark Liberty International, l’un des trois aérodromes que compte la ville de New York. Là aussi, on fait l’objet de vérification de papiers. Rien n’est laissé au hasard au niveau des aéroports américains depuis l’attentat du 11 septembre 2001.
Curieusement, un traitement spécial est réservé à quelques passagers de certains pays, dont l’Algérie. Au niveau du guichet de la police des frontières, nous étions environ 20 personnes à être dirigées vers une salle de “contrôle spécial”. Après 30 minutes d’attente, nous avons été appelés, l’un après l’autre, pour nous présenter au guichet. Nous avons subi presque le même interrogatoire avant l’embarquement au niveau de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. L’entretien a duré environ 15 minutes.
En quelques jours, on ne peut prétendre tout découvrir dans une ville comme New York. Mais la première chose qui attire la curiosité des visiteurs est le lieu du drame du 11 septembre 2001. La visite des lieux où se sont effondrées les deux tours jumelles est très significative. Cet endroit situé dans l’île de Manhattan est devenu un lieu de pèlerinage où les touristes viennent spécialement prendre des photos souvenirs. Les façades des immeubles avoisinants, entourant les vestiges des deux tours jumelles, gardent toujours les traces des dégâts engendrés par l’attentat.
Le site étant clôturé à l’intérieur du périmètre, des travaux de reconstruction sont en cours au niveau du sous-sol. Autre site qui attire les touristes : la statue de la Liberté située à proximité de Manhattan, sur la petite île appelée Liberty Islands. Cette statue a une hauteur de 91,5 m. Il faut prendre une navette par bateau à partir de South Ferry au bout de la rive sud de l’île de Manhattan pour accéder à la statue de la Liberté.
La ville de New York est connue pour son architecture moderne dominée par ses buildings et ses gratte-ciel. En parcourant ses rues, on s’aperçoit que les quartiers et ruelles sont identiques car délimités par des blocs d’immeubles presque tous semblables. Tout est indiqué par des avenues coupées par des rues pour trouver sa bonne direction.
À défaut, les voitures jaunes (taxi) omniprésentes dans les rues de New York, en quantité et en tout point de la ville, sont plus indiquées pour trouver une quelconque destination en dehors du métro et des autobus. Le plan de la ville de New York est partagé en deux : le bas de la ville (dowtown) et le haut de la ville (uptown). Les rues - streets - également sont organisées en est et ouest.
Pour sortir de l’étouffement de la ville et prendre l’air, loin de tout bruit et pollution atmosphérique, il y a un grand parc de détente et de loisirs appelé Central park, au centre de Manhattan. On dit de New York la ville qui ne dort jamais. Effectivement, de jour comme de nuit, la cité est mouvementée. Se promener le long de l’avenue Times square en soirée, même tard dans la nuit, est un signe révélateur de la particularité du mode de vie new-yorkais. Les restaurants, les Mac-Donald’s et les Starbuks grouillent de monde jour et nuit. Il y a deux endroits très connus pour les petits business ou la vente à la sauvette. Il s’agit de Chinatown (la ville chinoise) ou Little Italy (petite Italie). On y trouve toutes sortes de marchandises étalées tout le long des trottoirs comme dans le quartier de Barbès à Paris. Les produits de contrefaçon ne manquent pas, bien évidemment. C’est cela aussi l’Amérique des paradoxes !

Les questions autochtones en débat à l’ONU
Au fait, l’objet de notre voyage était de participer à la 3e session de l’instance permanente sur les questions autochtones au siège des Nations unies qui s’est tenue du 10 au 21 mai dernier. Le bureau de l’instance est composé de 16 experts indépendants siégeant à titre personnel : 8 d’entre eux sont désignés par les organisations des peuples autochtones et 8 autres sont proposés par les gouvernements. L’instance se réunit pendant 10 jours chaque année à New York. Cette 3e session avait pour thème “femmes autochtones”. Cette instance permet aux représentants de peuples autochtones du monde entier d’exposer leurs problèmes quotidiens concernant toutes les questions liées aux droits humains, au développement social et économique, aux droits culturels et linguistiques, à l’éducation, l’environnement et la santé. Chaque représentant d’une organisation autochtone a droit de lire en plénière sa communication devant les experts de l’ONU, les représentants des gouvernements et des organisations non gouvernementales et autres agences spécialisées des Nations unies. C’est M. Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU lui-même, qui a prononcé le discours d’ouverture des travaux de l’instance. Tout au long des travaux, les participants ont assisté à des conférences spécialisées, panels de discussion, activités parallèles, des exposés présentés par des experts de divers organismes internationaux tels que le Haut-Commissariat des droits de l’homme, l’Unesco, la Banque mondiale, l’Union européenne, et ce, au profit des représentants des peuples autochtones.

Par Mohamed Si Belkacem, Liberté