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Une Maison de l’Algérie à la Cité Universitaire Internationale

jeudi 24 mars 2005, par Salim

Enfin une maison Algérie, comme il existe une maison Tunisie, une maison Maroc ou encore une maison Iran ou d’autres pays de tous les continents, sera construite dans l’enceinte de la Cité universitaire internationale (Cité Jourdan dans le 14e arrondissement à Paris).

La « convention d’objectifs » ou texte définissant les principes généraux d’un partenariat durable entre le gouvernement algérien, la Cité internationale universitaire de Paris et la chancellerie des universités de Paris, a été signée, hier, par Mohamed Ghoualmi, notre ambassadeur en France, Michel Gentot, président de la Cité internationale universitaire de Paris, et Maurice Quenet, recteur de l’Académie de Paris, chancelier des universités.

Deux cent cinqaunte étudiants et chercheurs pourront être accueillis fin 2008 sur un espace de 8150 m2 (soit 32 m2 par chambre, nom compris les installations culturelles annexes), réglant ainsi les difficultés nombreuses auxquelles est souvent confrontée la population universitaire algérienne débarquant à Paris, pour des études, stages ou travaux de recherche et dont beaucoup étaient obligés d’attendre longtemps pour se trouver à loger à un coût et aux conditions souvent n’ayant rien à voir avec celles propices à la réflexion et à la production intellectuelle. La maison Algérie est la première qui bénéficiera de la nouvelle surface constructible décidée par les autorités françaises.

Il faut savoir, en effet, que depuis 1967, la Cité universitaire internationale n’a pas vu une seule maison nouvelle s’ajouter aux 38 existantes depuis cette date et qui regroupent 138 nationalités, dont 26,95% français ; 56% européens et 44% venant d’autres continents. Dans son intervention d’ouverture de la cérémonie de signature, le président de la cité universitaire, Michel Gentot, soulignera que le véritable initiateur du projet de la maison Algérie est justement Mohamed Ghoualmi, l’ambassadeur d’Algérie, qui y a travaillé avec ténacité.

« Dès 1962, l’Algérie, par l’intermédiaire de mes prédécesseurs, avait souhaité avoir sa maison et c’est ainsi que le pays qui a le plus grand nombre d’étudiants en France (22000, dont le tiers est situé en Ilede- France) était le seul à n’avoir pas de maison. C’est une anomalie, un vide, qui va être comblé » a, en substance, répondu notre ambassadeur, qui a déclaré, en outre : « Mon gouvernement est prêt à mobiliser les investissements qu’il faut pour aller vite dans la réalisation de ce projet. » Celui-ci bénéficiera d’un financement principal algérien et de compléments de financements publics français.

Pour l’ambassadeur d’Algérie, comme pour les signataires français, cette convention marque une étape extrêmement importante dans les relations entre les deux pays. Plus encore, elle est l’expression de la dynamique insufflée aux relations bilatérales par la visite en France, en juin 2000, du président algérien et de celle en Algérie en mars 2003 du président Chirac et qui ont réellement permis une refondation des relations entre les deux pays et ont mis les opinions publiques, d’un côté comme de l’autre, dans un esprit de recherche du rapprochement et de sérénité dans les relations.
Pour illustrer le changement dans les relations, Mohamed Ghoualmi a avancé deux chiffres : alors que ses services délivraient, il y a peu d’années, 7 000 à 8000 visas par an aux ressortissants français, aujourd’hui, il en est délivré 106.000.

La maison Algérie qui sera installée dans cette cité ne sera pas un simple site d’hébergement mais un lieu dont les infrastructures culturelles qui lui sont associées permettront l’échange, la promotion de la culture algérienne sous ses diverses facettes. Pour Michel Lucius, président du Haut Conseil franco- algérien universitaire, cette signature vient en renfort des projets en cours dans le domaine universitaire et la maison Algérie pourra offrir des perspectives encore plus larges d’échanges d’universitaires et d’enseignants, et ce, dans les deux sens. A ce propos justement, l’ambassadeur rappellera que la rénovation du système d’enseignement engagée par l’Algérie a prévu d’assurer la formation de qualité pour 2000 professeurs de français sur les 3 à 4 années à venir, la langue française ayant été introduite plus tôt dans le cursus d’enseignement. Aussi, la création de cette maison qui sera ouverte essentiellement aux postes graduant permettra, entre autres, de répondre à ce besoin.

La représentante du maire de Paris, présente à la cérémonie, a rassuré les participants sur l’approbation future (en 2006) par le Conseil de Paris, du plan local d’urbanisme définitif (PLU) ce qui permettra d’avancer dans la réalisation du projet aux échéances arrêtées. L’ambassadeur d’Algérie a enfin appelé toutes les parties françaises concernées par ce projet à accompagner l’Algérie dans sa réalisation.

Par K.Baba-Ahmed, lesoirdalgerie.com