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La Casbah d’Alger délaissée et oubliée

lundi 25 février 2008, par Rédaction

La Casbah d’Alger a été classée en 1991 patrimoine national et en 1992 patrimoine universel par l’Unesco.

La Casbah d’Alger dans le nord de l’Algérie.

Le 23 février est une journée nationale destinée à célébrer la Casbah d’Alger, classée en 1991 patrimoine national et en 1992 patrimoine universel par l’Unesco. A quelques jours de la célébration de cette journée, plusieurs manifestations étaient annoncées dans des lieux culturels symboliques de la Casbah et de ses alentours (palais du Dey, Bastion 23, place des Martyrs, Théâtre national algérien et Cinémathèque). Mais le jour venu, la Casbah d’Alger est tout simplement ignorée, oubliée, délaissée. Au pied de la citadelle, le Bastion 23 était censé rendre hommage à l’antique médina à travers des conférences sur son histoire depuis sa construction par les Ottomans jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’époque coloniale et la période de la révolution. Il n’en sera rien. C’est le calme plat, ni conférenciers ni effervescence des grands jours, juste quelques employées qui vaquent à leurs occupations. Ils nous expliquent qu’il « n’y avait aucune activité pour la journée ». Mais que le lendemain était prévu le vernissage d’une exposition « qui n’est pas encore installée » et que « peut-être, elle aura un rapport avec la Casbah ».

Après cette triste image, direction l’APC de la Casbah. Sur des fiches cartonnées, il est inscrit : « Célébrons le 23 février, journée nationale de la Casbah pour rendre hommage à notre patrimoine ancestral. » Au cœur de la cité, c’est une pathétique image qui s’offre aux badauds. En effet, la célébration a été marquée par l’initiative de l’association Assala Oua Affak à travers l’exposition d’une dizaine de photos anciennes de la Casbah. Fatiha, la représentante de l’association, expliquera que celle-ci a essayé de présenter grâce à l’exposition des facettes de la vie quotidienne à la Casbah d’Alger, à travers les tenues traditionnelles, les petit métiers, les rues célèbres telles que Marengo, du Chameau, Tombouctou et, bien sûr, l’incontournable Sidi Abdallah. Mais le hic, c’est que ces photos ne sont que des copies agrandies des cartes postales de l’époque coloniale destinées à satisfaire le penchant exotique et orientaliste des habitants de la métropole d’alors. Ainsi, sur certaines photos sont inscrits les stigmates des stéréotypes de l’époque propre au colonisateur, à l’instar de Belle Fatma, Ya Ouled petit cireur, Ya Ouled vendeur de journaux... Est-ce cela l’héritage que l’on veut transmettre aux générations futures ?

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune