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Le traitement de l’information sécuritaire en Algérie

lundi 24 mars 2008, par Rédaction

Le traitement de l’information sécuritaire par la presse en Algérie reste médiocre et doit être amélioré et responsabilisé.

l’information sécuritaire en Algérie.

Dans les articles qu’ils écrivent au lendemain d’un attentat ou d’un massacre en Algérie, les journalistes « spécialistes » du « sécuritaire » rapportent des faits sans s’appuyer sur une quelconque source officielle. Il arrive même à des journalistes de raconter des détails de conclaves que tiennent les groupes terroristes. Des articles ressemblent à des procès-verbaux de réunions dont nul ne peut vérifier la véracité. Ces journalistes citent souvent des « sources généralement bien informées », des « sources très au fait du dossier ». Il arrive aussi à ces journalistes de donner des scoops sur des « vidéos » qui circulent via Internet, alors que le lendemain, l’information est démentie par les services de sécurité. Dans leur recherche de « l’exclusivité », certains journalistes sont allés jusqu’à inventer des scénarios sur des enlèvements, voire des attentats en Algérie. Cette méthode de communiquer est appelée à se moderniser et les « sources » des journalistes doivent être connues de tous. Aujourd’hui, un véritable et compliqué problème se pose : le rôle des médias dans la prise en charge de « l’information terroriste ».

Pour M. Kileba Cyrille, directeur de l’hebdomadaire congolais The Post, que nous avons rencontré, hier, en marge du colloque sur le terrorisme, organisé à Alger, en faisant leur travail sur l’information terroriste, les médias contribuent, sans le vouloir, à la propagande des groupes terroristes. Dans le traitement de l’information terroriste, les médias doivent surtout expliquer les conséquences du terrorisme pour que la société en découvre les méfaits. « Quoi qu’il en soit, les médias ne doivent pas laisser l’impression que le terrorisme, l’intégrisme et l’extrémisme sont un choix possible pour la société. » Est-ce que les médias peuvent être dissociés des victimes du terrorisme ? Qu’attendent les victimes des médias ? Ce sont ces questions que pose, entre autres, le journaliste congolais. En effet, les médias traduisent la souffrance des victimes, leur colère, leurs sentiments. Ils doivent dénoncer sans équivoque tous ceux qui sont coupables d’actes terroristes en Algérie. « Quelle que soit l’attente, les victimes ne doivent pas perdre de vue que les médias ont une responsabilité sociale. Ils ont un rôle de médium social et de surveillance de l’environnement. » Dans ce rôle de médium social, explique l’expert, les médias ont la responsabilité de rapporter l’information mais ne doivent pas se contenter de répondre aux questions de référence : qui, quoi et quand ? Les médias doivent rester lucides et surtout ne pas oublier qu’ils sont les seuls qui peuvent éveiller la conscience de la société.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune