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Germaine Tillion, une amie de l’Algérie

dimanche 20 avril 2008, par Samir

L’ethnologue et résistante française, Germaine Tillion, amie de l’Algérie, est décédée, hier samedi, à l’âge de 101 à Paris.

Germaine Tillion soutenait l’Algérie.

L’annonce du décès de Germaine Tillion a été faite par le président de la Fondation qui porte son nom, Tzvetan Todorov, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. Plus qu’une scientifique, puisqu’elle a commencé à pratiquer l’ethnologie en Algérie, précisément dans les Aurès dès les années 1930, Germaine Tillion était surtout une grande résistante. A l’Allemagne nazie, d’abord, puisqu’elle était déportée à Ravensbrück en 1943 d’où sortent deux livres phares A la recherche de la vérité (1946), suivi de Ravensbrück (1973). Elle ne s’arrête pas là dans la défense de son pays, puisque, dès le déclenchement de la guerre d’indépendance, Tillion dénonça la torture. Plus que cela, en compagnie notamment de l’historien Pierre Vidal-Naquet, elle s’éleva contre les pratiques du colonialisme. Certaines sources avancent même qu’elle avait réussi, après s’être rapprochée de Yacef Sadi, à avoir une trêve de quelques jours pour permettre de soigner les blessés et aider les prisonniers.

Germaine Tillion crée les centres sociaux pour les ruraux musulmans déplacés dont elle dénonce la « clochardisation ». L’Algérie en 1957 analyse les dysfonctionnements de la société coloniale, les Ennemis complémentaires enquête sur la torture et les lieux de détention des moudjahidine. Germaine Tillion, prix Cino Del Duca (1971) pour l’ensemble de son œuvre, avait publié deux livres autobiographiques : la Traversée du mal (1997) et Il était une fois l’ethnographie (2000). Son livre majeur, le Harem et les cousins (1966), est un essai sur le mariage endogame des femmes au Maghreb, considéré comme pionnier. Elle était l’une des Françaises les plus décorées et partageait avec cinq autres femmes le privilège d’être grand’Croix de la Légion d’honneur. Par ses travaux d’ethnologie, Germaine Tillion fait sortir les femmes des Aurès de l’anonymat en publiant des photos mémorables qui datent de 1934, dans un ouvrage intitulé l’Algérie aurasienne.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune