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L’Algérie et le Maroc doivent relancer l’UMA

dimanche 20 avril 2008, par Samir

L’Algérie et le Maroc doivent surpasser le différend qui les oppose sur le Sahara Occidental pour relancer la construction de l’UMA.

Le Maroc et l’Algérie deux pays frères.

Le projet d’union pour la Méditerranée, lancé par le président français Nicolas Sarkozy, aura des difficultés à s’imposer à cause de la « stagnation » du Maghreb, a estimé l’ex-ministre marocain des Finances Fathallah Oualalou. « Il est certain qu’un Maghreb qui stagne n’aidera pas l’union pour la Méditerranée à s’imposer », a estimé M. Oualalou, économiste et membre du bureau politique du Parti socialiste marocain (USFP), dans un entretien au quotidien Libération publié hier. « Le Maghreb est la seule région du monde où la logique régionale n’existe pas, la seule région où les frontières terrestres sont fermées », a-t-il ajouté en allusion à la frontière entre l’Algérie et le Maroc fermée depuis 1994. L’ex-ministre relève toutefois que, depuis la fin des années 1990, « les politiques économiques des pays maghrébins se rapprochent totalement », citant des réformes économiques, un changement du rapport secteur public/secteur privé et des accords avec l’Union européenne (UE) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). M. Oualalou s’est déclaré en faveur du projet de l’union pour la Méditerranée. En premier lieu, le ministre marocain subordonne l’Union maghrébine à l’espace hypothétique de l’union pour la Méditerranée, oubliant du coup que le projet maghrébin est né bien avant l’Union européenne et avant tous les ensembles économiques régionaux existants, lorsque les leaders maghrébins ont lancé en 1926 l’Etoile nord-africaine (ENA) comme instrument d’émancipation du Maghreb colonisé et comme projet d’une unité naturelle d’un espace qui n’aurait jamais dû être morcelé.

En second lieu, l’illustre ministre marocain semble oublier que c’est le Maroc qui a décidé, de façon unilatérale, de geler les activités de l’UMA, empêchant ainsi la tenue d’un sommet des cinq pays membres et ce, depuis 1994. Pourtant, lorsque l’UMA a été lancée en 1988, il a été clairement dit dans sa charte que la question du Sahara occidental, qui relève de l’ONU, ne devait pas interférer dans le processus d’édification maghrébine. Le Maroc, signataire de cette charte, a donc accepté ce principe. En 1994, l’Algérie, qui faisait face seule à un terrorisme sanguinaire et barbare, a été isolée par certains pays occidentaux et arabes. Le Maroc, y percevant un signe d’affaiblissement de l’Etat algérien, décide de nier ses propres engagements à Huston avec le Front Polisario, de geler l’UMA et d’imposer le visa aux Algériens. L’Algérie n’a fait qu’appliquer le principe de la réciprocité en fermant les frontières terrestres devenues alors une passoire pour les armes, les terroristes et la drogue. Depuis quelque temps, le Maroc appelle à l’ouverture des frontières avec l’Algérie. Alger répond clairement que le jeu du chat et de la souris est indigne des deux pays et qu’il est temps de s’asseoir autour d’une table et d’y étaler tous les dossiers contentieux entre Alger et Rabat afin d’épurer le passif et de tracer des perspectives claires pour l’avenir du Maghreb.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune