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L’Algérie a besoin de ses cadres expatriés

samedi 26 avril 2008, par Samir

L’expérience et l’expertise des cadres algériens expatriés représentent un atout pour l’Algérie dans le cadre de son processus de développement.

L’Algérie et les cadres expatriés.

En effet, selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Haraoubia, les cadres qui ont acquis une expérience, un statut et des titres à l’étranger ne les perdront pas en retournant en Algérie. C’est bien la moindre des choses. Rien de plus choquant, en effet, que d’apprendre que des expertises étrangères, à compétence égale, soient trois fois plus rémunérées que l’expertise nationale. Envoyer un message aux cadres expatriés pour leur signifier qu’ils n’ont pas à perdre à revenir travailler au pays est donc parfaitement rationnel. Le désencadrement de l’Algérie est une réalité concrète et il est normal que l’on cherche à faire revenir les compétences des nationaux délocalisés. Cela ne fait guère débat. Un calcul économique simple, fondé sur l’impact financier de l’expertise étrangère, montre que l’Algérie a beaucoup à gagner à créer les conditions pour un retour de ces cadres. L’approche est de toute évidence plus sérieuse que les démarches fondées sur les appels - et les stigmatisations aussi - à la fibre patriotique. Ce serait ignorer les raisons élémentaires qui ont poussé ceux qui sont partis et ceux qui aspirent à le faire. Quand ces cadres trouvent à s’employer ailleurs dans de bonnes conditions, avec un meilleur statut et une meilleure qualité de vie, le choix rationnel s’impose.

Quand des banques et des entreprises pétrolières étrangères présentes en Algérie attirent les compétences en offrant des salaires substantiellement supérieurs à ceux des entreprises algériennes, la réponse par l’appel au patriotisme ou par l’interdiction pure et simple est inopérante. Sonatrach l’a compris en adoptant de nouveaux barèmes. L’Association des banques et établissements financiers (ABEF) s’est inquiétée récemment de la forte migration des cadres bancaires vers les institutions étrangères. Ici également la seule réponse est d’ordre économique. Soumises à l’implacable loi de l’offre et de la demande, les entreprises étrangères adoptent naturellement une posture concurrentielle en matière de ressources humaines. Faute de s’aligner, les entreprises algériennes risquent d’en subir les conséquences. Bien entendu, la réalité objective du marché des cadres jouant déjà au niveau national, elle ne peut que jouer également pour ceux qui sont à l’étranger et dont on sollicite les compétences. Pourtant, l’annonce faite par le ministre de l’Enseignement supérieur pour inciter les cadres à l’étranger au retour devrait s’accompagner d’une démarche tout aussi convaincante pour retenir ceux qui sont encore au pays. Si à compétence égale, leurs collègues qui sont passés par l’étranger se retrouvent mieux lotis, le résultat en serait une sorte d’incitation implicite à aller faire le détour par l’expatriation.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran