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Le secteur de l’immobilier en Algérie victime de la mafia

mardi 29 avril 2008, par Rédaction

La spéculation dans le secteur immobilier en Algérie serait en grande partie liée aux activités illégales des barons de la mafia et du marché informel.

L’immobilier en Algérie et la mafia.

Lors d’un séminaire national sur la criminalité organisée et la politique de lutte en Algérie, le sous-directeur de la criminologie spéciale à l’Institut national de criminologie et criminalistique (INCC), du commandement de la gendarmerie nationale, avait tiré la sonnette d’alarme sur le phénomène. Celui-ci, en effet, indiquait que le blanchiment d’argent en Algérie est un risque réel pour les organisations, les institutions financières et les individus. Le commandement de la gendarmerie nationale juge la situation alarmante, faisant référence à plusieurs affaires de ce type en cours de traitement. C’est ce qui aura justifié la création, par ce commandement, d’un service de compétence nationale. Il s’agit du service central d’investigations criminelles (SCIC) qui traite les affaires complexes de la criminalité organisée et aussi la mise en service des brigades de recherches et d’investigations (BRI). Certains spécialistes ont relevé les nombreux efforts qui ont été fournis par les banques pour contrecarrer cette criminalité organisée. Néanmoins, ils estiment ces efforts insuffisants car, selon eux, il faut entreprendre d’autres actions, comme promouvoir le payement par carte bancaire, améliorer le système de contrôle et encourager les banquiers à effectuer des déclarations de soupçons en cas de doute.

Pour les spécialistes de la question, le blanchiment d’argent ne signifie pas acquérir avec de l’argent sale des biens mais traduit le souci de placement, l’empilement et l’intégration de ces finances-là. Autrement dit, la recherche par les trafiquants de techniques afin d’effacer la traçabilité de l’argent mal acquis en l’injectant dans des circuits légaux. Dans ce contexte, l’on cite volontiers l’ouverture de plusieurs comptes bancaires afin de fractionner des sommes importantes ou encore la spéculation immobilière devenue l’une des méthodes les plus prisées pour le blanchiment. Invité par l’APS à faire l’évaluation du montant de l’argent blanchi en Algérie, M. Amghar, qui avait été à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF) durant six années avant de diriger la CTRF depuis 2006, a considéré que �’’dans un marché informel qui continue à occuper une place importante, on ne peut pas savoir ce qui se passe dans cette sphère où il n’y a aucune traçabilité des opérations’’. Mais, selon ses estimations, �’’près de 40% du marché informel relèveraient du blanchiment d’argent’’. Ce sont donc les transactions immobilières et le marché parallèle, avec la masse d’argent qu’ils brassent quotidiennement sans facturation, qui sont concernés par le dispositif de surveillance des opérations de blanchiment d’argent.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran