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Options de prises de participations dans des terminaux gaziers aux Etats-Unis

samedi 25 décembre 2004, par Hassiba

Les Américains ouvrent leur marché gazier à l’Algérie. Le ministre de l’Energie et des Mines a indiqué, à partir de Washington où il était en visite de travail du 20 au 22 décembre, que plusieurs options de prises de participations dans des terminaux gaziers aux Etats-Unis sont offertes à l’Algérie, rapporte l’APS.

Il s’agit de quatre terminaux, dont trois sont déjà en activité. Le quatrième, de type offshore dans le Golfe du Mexique, est au stade projet. Des discussions sont en cours, selon le ministre, avec le promoteur du projet. L’Algérie pourrait prendre un pourcentage plus ou moins élevé, pouvant aller de 5 à 15%, a précisé Chakib Khelil. Néanmoins, aucune décision n’a encore été prise par la partie algérienne.

Il s’agit d’étudier toutes les possibilités qui sont offertes afin d’augmenter les exportations gazières algériennes vers les USA. « En fait, ces prises de participations peuvent être assimilées à un paiement de droits d’entrée qui confèrent aux sociétés d’hydrocarbures participantes le droit de bénéficier d’un traitement préférentiel en termes d’introduction de leur GNL dans les terminaux », a expliqué le ministre. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique gazière américaine qui cherche à augmenter ses approvisionnements et à diversifier ses importations.

Le gaz naturel liquéfié prend de plus en plus d’importance. Actuellement, les USA ne disposent que de quatre ports méthaniers, alors que le marché américain du gaz naturel liquéfié est en constante progression. La croissance annuelle de consommation du GNL y est de l’ordre de 11%. Les Etats-Unis ont besoin, dans cette logique, d’augmenter leurs capacités de stockage et de traitement du GNL. Dans une récente déclaration, le président américain George W. Bush avait appelé au développement des terminaux gaziers. Le ministre de l’Energie et des Mines a estimé que l’insuffisance de terminaux constitue effectivement un goulot d’étranglement limitant les exportations de GNL vers le marché américain. Toute mesure prise par le gouvernement américain pour accélérer l’ouverture de nouveaux terminaux est favorable non seulement aux pays producteurs exportateurs de GNL, mais aussi pour les USA où le prix du GNL est le plus élevé au monde en raison du manque de terminaux.

Considérée sur le marché international comme étant un pays gazier, l’Algérie ne peut qu’être intéressante au regard de ses capacités de production et de son expertise dans le domaine.

Certes, l’Algérie vend déjà du gaz aux USA. La Sonatrach a de bonnes perspectives devant elle à travers de telles options sur les terminaux gaziers américains. D’autant que l’enjeu est triple pour la compagnie nationale.

Le marché américain est porteur. Elle pourrait à la fois diversifier ses exportations et sa présence, développer de nouvelles perspectives de marché vers les continents américain et sud-américain, mais également accroître son développement à l’international. Si la Sonatrach est la première société africaine, elle reste néanmoins relativement modeste comparativement aux majors du secteur. Il serait tout à fait logique, vu les limites du marché européen, de chercher de nouveaux partenaires et de diversifier sa présence dans le monde. La compagnie a adopté ces dernières années une politique internationale très dynamique. Elle cherche à être plus compétitive et présente sur tous les marchés, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie. En Amérique latine, la Sonatrach est partie intégrante du projet Camisea qui vise à satisfaire les besoins du marché péruvien en gaz et produits pétroliers. Des perspectives d’exportation de GNL à partir du Pérou vers les pays de la région, en particulier le Chili, le Mexique et les USA, sont d’ores et déjà étudiées.

La Sonatrach veut également atteindre le marché chinois à travers l’installation de cinq bouées géantes offshore à Arzew, Skikda et Béjaïa. L’Algérie vient d’acquérir deux méthaniers au Japon afin d’accroître ses capacités d’exportation. En attendant la décision du gouvernement, il est certain, de l’avis des spécialistes, qu’une telle opportunité ne peut laisser indifférente une compagnie comme la Sonatrach qui veut conforter sa position internationale en allant à la conquête de nouveaux marchés.

Par Samar Smati, Le Quotidien d’Oran