Accueil > ECONOMIE > Investissements étrangers en Algérie et financements externes

Investissements étrangers en Algérie et financements externes

lundi 19 mai 2008, par Souad

L’Algérie ne peut se passer des investissements directs étrangers même si le pays réalise des excédents commerciaux appréciables.

Investissements étrangers en Algérie.

Mais les IDE en Algérie ne sont pas réductibles à cette seule fonction de substitution au financement externe de l’économie puisqu’ils constituent désormais un élément fondamental dans l’évaluation de l’attractivité même du marché algérien. Dans la même optique, on oppose et on préfère, à juste raison du reste, les IDE aux importations ou, plus généralement, aux relations économiques axées essentiellement sur le commerce. Cependant, le discours économique met en évidence le fait que la profitabilité de ces investissements pour le pays d’accueil n’est réelle et durable que si les capitaux investis ne génèrent pas des charges comparables à des charges de dette extérieure. Des réserves pourraient, estime-t-on, être émises en particulier au sujet de certains types de montages financiers (project financing, financement participatif...) dans le cadre desquels le remboursement des capitaux investis est effectué à partir des revenus engrangés par le projet financé. Les spécialistes considèrent que le coût d’un tel financement n’est pas toujours automatiquement concurrentiel par rapport aux emprunts classiques. C’est pourquoi, la problématique des IDE se pose aussi en termes d’incidences sur la balance des paiements de l’Algérie du fait des transferts de devises autorisés au titre des bénéfices réalisés par les entreprises étrangères, ainsi que sur la production nationale et la promotion des exportations. (Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

Le débat, techniquement complexe, ne manque pas de mettre en évidence des contradictions de fond dans les arguments exposés. Ainsi, on met en garde contre les IDE en ce qu’ils occasionnent des sorties de devises jugées inquiétantes, tout en appelant à une privatisation de banques publiques dont on sait pourtant parfaitement qu’elle est potentiellement génératrice de transferts partiels de bénéfices. On émet le souhait de voir les IDE constituer un levier pour le développement des exportations hors hydrocarbures, mais on occulte le fait que les secteurs éligibles à ces investissements n’ont pas tous vocation à exporter. D’autres discordances marquent l’approche thématique de la destination des moyens de paiement extérieurs, montrant bien que la critique économique ne favorise pas toujours les convergences intellectuelles de nature à fonder des ajustements dans la politique d’ouverture en vigueur. Abdelatif Benchenhou préconisait récemment que l’Etat autorise les grandes entreprises publiques algériennes comme Sonatrach à recourir à l’endettement extérieur pour pouvoir financer leurs programmes d’investissement, les banques publiques n’étant pas en mesure, selon l’ancien grand argentier du pays, d’en assurer la prise en charge. Pourtant, il n’est pas prouvé que les conditions actuelles des emprunts sur les marchés internationaux soient plus avantageuses que celles des crédits que l’Algérie a remboursés par anticipation, de même qu’il n’est pas démontré qu’une nouvelle recapitalisation des banques publiques ne mette ces dernières en phase avec les besoins de nos grandes entreprises.

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant