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L’Algérie face aux conflits communautaires

mardi 20 mai 2008, par Rédaction

L’Algérie n’est pas n’est pas immunisé contre les conflits communautaires comme en témoignes les graves incidents qui ont touchés la ville de Berriane.

conflits communautaires à Berriane en Algérie.

Communauté contre communauté, rite religieux contre rite religieux. Des morts et des blessés dans de sanglants et destructeurs affrontements. Ce n’est pas de la situation à Baghdad ou à Beyrouth que nous parlons, mais de celle que vient de vivre Berriane, modeste localité chez nous en Algérie dans la wilaya de Ghardaïa. Il ne faut pas se tromper. Ce qui s’est passé à Berriane est gravissime, car il confirme que l’Algérie n’est pas immunisé contre les conflits communautaires, et encore moins ceux à caractère religieux. Son délabrement économique et social le rend au contraire extrêmement propice à des explosions de ce genre. Les évènements s’étant produits ces derniers jours à Berriane étaient prévisibles, car annoncés par de précédentes escarmouches entre habitants des quartiers de ces communautés respectives. C’était la preuve que la cohabitation pacifique et tolérante dans laquelle les citoyens des deux communautés ont vécu à Berriane pendant des décades allait en se fissurant, pour se transformer en conflit violent. C’est la faute de l’Etat, des autorités, mais aussi de « la société civile » locale qui a laissé la situation se pourrir et s’envenimer. Il ne suffisait pas en effet que des « sages et des aînés » s’interposent et calment les esprits quand la violence est devenue moyen de recours dans les différends qui ont surgi entre les deux communautés. (Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

Il fallait créer les conditions qui démontrent à l’une et à l’autre qu’elles ont tout pour vivre côte à côte dans leur cité pacifiquement en profitant mutuellement du développement qu’apporte l’investissement consenti pour cette région du sud de l’Algérie par la collectivité nationale. Au contraire, les différends interethniques ont été attisés et exacerbés par des apprentis sorciers politiciens de toutes obédiences, dans des buts électoralistes. Il s’est trouvé des partis pour jouer ouvertement dans cette région la carte « arabe » ou « berbère » pour arriver à leurs fins électoralistes. Tout le monde est aujourd’hui dépassé par les conséquences des manigances auxquelles il s’est adonné. L’Etat en premier qui a laissé faire et qui se retrouve maintenant à jouer les pompiers dans une situation qui met à mal la cohésion et l’unité de la nation. Le calme est revenu à Berriane. Il reste précaire car il ne faut pas s’illusionner. Ce ne sont pas le couvre-feu instauré dans la ville et son quadrillage par les forces de sécurité qui vont clore la « fitna » qui oppose les deux communautés. Pour cela, il faut leur faire la démonstration que ce qui les oppose peut se régler autrement que par la violence et les affrontements. Faire par conséquent, et au premier chef, la démonstration qu’il existe un Etat dont les institutions et les canaux sont les cadres où se confrontent et se résolvent tous les litiges par le dialogue et la concertation.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran