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L’Algérie profitera de la hausse du pétrole

samedi 24 mai 2008, par Kahina

La hausse des prix du pétrole est une aubaine pour l’Algérie qui devrait continuer à enregistrer des records de revenus pétroliers.

L’Algérie exporte du pétrole.

La principale raison de la hausse des prix du pétrole sera, si elle ne l’est pas déjà, le « pic de production » face à une demande sans cesse croissante, estime Nicolas Sarkis, président de l’Arab Petroleum Research (APR), qui était l’invité d’une rencontre-débat organisée, mercredi à l’hôtel El-Aurassi, par le MDI-Business School. La conférence, qui avait pour thème : « Mutations énergétiques mondiales : quelles conséquences sur l’Algérie ? », était plutôt centrée sur les raisons de l’augmentation très rapide des prix du pétrole depuis les cinq dernières années. En effet, comme le fait remarquer l’invité du MDI, depuis mars 2003 à mai 2005, le baril du pétrole est passé de 23 $ à 135 $. Pourquoi cette augmentation ? Pour tenter de répondre à cette question, Nicolas Sarkis explique, d’abord, que « ce qui se passe actuellement est fondamentalement différent du choc pétrolier des années 70-73 marquées par l’embargo arabe, et de la crise de 79-80 suite à la révolution iranienne et le retour de l’Imam Khomeiny ». A ce moment-là, explique l’orateur, « il y avait des raisons politiques à la hausse des prix du baril du pétrole ». « Mais, ce que nous voyons maintenant est différent d’il y a 35 ans. Il n’y a ni embargo ni enjeux politiques. Bien au contraire, la production ne fait qu’augmenter, et depuis ces 5 dernières années, la demande n’a cessé d’être satisfaite », ajoute-t-il. (Une Opinion ? Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

Alors, pourquoi les prix continuent d’augmenter malgré une offre supérieure, ou du moins égale, à la demande. Selon Sarkis, « de plus en plus de gens pensent qu’il s’agit de mutations structurelles énergétiques ». Et d’expliquer : « Il y a les causes visibles ». Il nomme l’invasion de l’Irak, les problèmes politiques et de sécurité au Nigeria, le dossier du nucléaire iranien (facteurs géopolitiques), le facteur climatique, et la spéculation. Mais tous ces facteurs sont de « nature passagère », soutient l’orateur. Nicolas Sarkis ne nie pas que la fréquente résurgence des cyclones dans certaines régions du monde a des effets importants sur l’industrie pétrolière. Que la spéculation, parfois encouragée par des déclarations « prospectives » sur la hausse des prix de l’or noir, et qui pousse des banques et autres organismes internationaux de placements financiers à acheter (virtuellement) des quantités de pétrole pour les revendre (tout aussi virtuellement) avec une plus value, influe sur le marché. « Ces achats se sont considérablement développés, et ils ont forcément un effet sur le marché physique, car ils en amplifient le prix », explique-t-il. Pour Nicolas Sarkis, le phénomène à redouter c’est donc le « pic de production » qui va certainement arriver, selon lui, mais « ne sait quand est-ce que cela aura lieu ». Lorsque, techniquement, l’ensemble des champs pétroliers en exploitation arrivera à son maximum de production, c’est à ce moment-là qu’aura lieu l’autre choc pétrolier.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après Le Quotidien d’Oran