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L’Algérie veut rentabiliser ses réserves de change

samedi 28 juin 2008, par Rédaction

La rentabilisation des réserves de change de l’Algérie pourrait passer par la création d’un fonds souverain d’investissement à l’instar du Qatar et du Koweit.

L’Algérie a plus de 100 milliards de réserves de change.

L’idée d’une rentabilisation des réserves de change de l’Algérie par le biais d’un fonds souverain d’investissement ou de développement revient de plus en plus dans les interventions d’économistes lors de rencontres consacrées aux perspectives de financement de l’économie nationale. Les partisans de cette option souhaiteraient pouvoir en poser les termes sereinement dans le cadre d’un débat plus large sur les grandes questions financières, pour en expliquer la teneur et la portée, et en assurer ainsi la compréhension au plus grand nombre. On insiste à cet égard sur la nécessité d’examiner les problématiques financières d’abord dans leur dimension technique, autrement dit sous l’angle de leurs caractéristiques intrinsèques qui les définissent en propre, afin de mettre les échanges d’idées à l’abri d’une politisation qui ne ferait, estime-t-on, qu’en dénaturer la signification et les enjeux. Il s’agit là assurément d’un vrai challenge quand on connaît l’extrême difficulté qu’il y a en Algérie à appréhender les thèmes économiques sans faire référence au champ politique et aux structures sociales qui le sous-tendent. Comment dès lors parvenir à faire la part des choses, à dissocier ce qui relève du technique et ce qui renvoie au politique globalement perçu, pour des sujets apparemment autonomes mais au fond interdépendants ?

On peut en tout cas partager le point de vue selon lequel le poids du politique est souvent tellement pesant qu’il contrarie ou empêche toute intelligibilité des dossiers économiques et financiers en Algérie, tout en souhaitant que l’exigence de technicité ne soit pas invoquée pour imposer le discours des experts et occulter ou minimiser les autres dimensions de la critique. Quoi qu’il en soit, les questions nombreuses liées à la gestion des réserves de change peuvent valablement être considérées de prime abord comme éminemment techniques en ce qu’elles interpellent les responsables concernés sur les conditions de traitement de ces ressources (régime juridique des placements, garanties de rapatriement, type et niveau des risques, taux d’intérêt et rendement des placements...).
Il est donc nécessaire, soutient-on, de faire l’effort de comprendre ces aspects et d’être à l’écoute de ceux qui, au niveau de la Banque d’Algérie, en assurent la gestion opérationnelle et stratégique, pour pouvoir, le cas échéant, porter la contradiction sur ce terrain, qui est celui de la sphère technique. Toute tentative de passer outre ce préalable méthodologique rendrait le débat impossible ou alors en fausserait la conduite et les objectifs. On peut d’ailleurs relever que le double argument de la sécurité et de la liquidité (ou disponibilité) mis en avant par les autorités financières et politiques algériennes pour justifier le traitement actuel des réserves de change est souvent fustigé ex nihilo avant même d’être analysé. Opposer au management en vigueur l’alternative que constituerait un fonds souverain d’investissement parce que 4 ou 5 pays en disposent, aiderait-il pertinemment et objectivement à une éventuelle prise de décision en ce sens ?

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant