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L’Algérie sur les traces du Qatar et de Singapour

samedi 28 juin 2008, par Souad

L’Algérie se dit ouverte à l’idée de créer un fonds souverain à l’instar de ce qu’ont fait le Qatar et Singapour ainsi que d’autres pays.

L’Algérie veut s’inspirer du Qatar et de Singapour.

Chakib Khelil a estimé que la création d’un fonds souverain algérien était une « option valable » pour des activités à l’extérieur de l’Algérie. En se donnant ce délai, cette prise de position ne paraît pas contradictoire avec les réserves exprimées par le ministre des Finances, Karim Djoudi. Le débat feutré sur la création d’un fonds souverain comporte plusieurs aspects. Le plus important relève du registre psychologique. Il concerne la crainte des responsables algériens de revivre les difficultés de la dette extérieure des années 80, qui les incite à une gestion très prudente des réserves de change. Les fonds souverains font une gestion active et sont donc dans la possibilité de gagner comme de perdre. A contrario, les plus de 43 milliards de placements en bons de Trésor américain, qui avaient quelque peu choqué l’opinion algérienne, paraissent plus sûrs, même s’ils sont faiblement rémunérateurs (3,5%). Mais cette prudence de la gestion a son revers. La dépréciation du dollar affecte les avoirs placés en bons de Trésor américain. On a ainsi avancé qu’à chaque dépréciation du dollar d’un centime, les avoirs de l’Algérie se déprécient aussi. De quoi donner sérieusement à réfléchir sur la meilleure manière de gérer ces avoirs que l’économie algérienne n’est pas en mesure d’absorber. Il reste que si les cours du pétrole restent élevés - et tout indique qu’ils le seront -, le matelas des réserves va grossir et impliquer un autre type de gestion.

La croissance prévisible des réserves de change - 110 milliards de dollars à la fin 2007 - pourrait en effet vaincre ces réticences et permettre d’envisager avec une certaine assurance la création d’un fonds souverain algérien. Les spécialistes algériens qui militent pour sa création ont toujours estimé que c’était une bonne réponse, sous réserve que l’on accepte une gestion transparente. Ils font valoir que des experts algériens de haut niveau qui sont dans la finance mondiale pourraient être sollicités. Certains faisaient valoir qu’au lieu de s’échiner à essayer de privatiser des banques publiques, un fonds souverain en Algérie aurait pu prendre une participation dans une banque étrangère et s’assurer ainsi d’un transfert du savoir-faire. Bien entendu, l’exemple des pays du Golfe ou de la Chine, voire celui plus récent de la Libye, qui ont créé des fonds souverains, est dans tous les esprits. Un ancien responsable du secteur des finances estimait que l’Algérie se contentait de s’extasier sur les chiffres de la rente pétrolière au lieu de créer un fonds souverain qui prendrait des participations dans des grandes entreprises cotées en Bourse. Il estimait que « cela avait plus de sens qu’une encaisse dormante... ». Il rappelait aussi que la Norvège, grâce à la création d’un fonds souverain pour gérer les excédents des réserves de change générés par l’exportation du pétrole, avait prémuni son économie de sombrer dans la régression rentière.

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran