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L’Algérie fait face à une pénurie de compétences

dimanche 29 juin 2008, par Samir

L’Algérie fera face au cours des prochaines années à une grave crise de compétences et de cadres de haut niveau selon les experts.

L’Algérie, les managers et les compétences.

Entre les compétences algériennes qui s’exilent à l’étranger, celles qui partent en retraite et les nouveaux diplômés livrés à eux-mêmes sans encadrement expérimenté, nos entreprises auront bien du mal à faire face aux exigences d’un marché de plus en plus concurrentiel. Les participants au séminaire international sur « les managers face aux exigences de performance, de concurrence et les risques de gestion », qui s’est ouvert hier à Alger, ont été unanimes à reconnaître qu’en Algérie on ne fait pas de management des ressources humaines mais plutôt « une gestion du personnel » ou « une administration des effectifs ». La notion de management des ressources humaines n’est pas encore véritablement ancrée dans la majorité de nos entreprises, ce qui les rend vulnérables et inefficaces. Pour mieux appréhender les notions de management, de performance et de risques, la fondation Konrad Adenauer, l’organisme de coopération allemande GTZ et l’Agence algérienne des ressources humaines (ALGRH), qui coorganisent la rencontre, ont invité nombre de professeurs, de spécialistes et de consultants dans le domaine des ressources humaines, du management des risques et de la qualité, du droit des travailleurs et de la responsabilité pénale des managers en Algérie.

Cette dernière question a particulièrement attiré l’attention, compte tenu, selon des participants, « des antécédents qu’a connus l’Algérie avec l’emprisonnement [...] de certains gestionnaires d’entreprises publiques dans les années 1990 et celui, plus récent, [...] de plusieurs cadres mouillés dans l’affaire Khalifa ». Sous la pression, l’initiative des managers peut donc être bridée, mais est-il pour autant opportun de parler d’une dépénalisation de l’acte de gestion ? Pour le président de l’ALGRH, M. Mana, « nous ne pouvons pas dire qu’il faut dépénaliser l’acte de gestion car ce serait laisser la porte ouverte aux managers, et l’absence d’un encadrement précis et strict n’est pas bonne ». Il faut cependant faire le distingo entre ce qui relève de « l’acte de gestion et ce qui peut être une atteinte au droit de propriété ». Selon M. Mana, « il y a aujourd’hui un malentendu entre les gestionnaires et les organes de contrôle, dans la mesure où l’on n’arrive pas à apprécier correctement les dépassements des managers, de même que ces derniers ne connaissent pas les limites et les interdits, alors qu’ils sont sous le coup de la responsabilité civile, contractuelle ou encore pénale ». Pour gérer les différents risques de manière efficace, M. Mana estime qu’il faut « former les magistrats sur le management et former les managers sur les règles qui les encadrent ».

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant