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L’Algérie et le Maroc coopèrent dans l’électricité

samedi 5 juillet 2008, par Samir

L’Algérie et le Maroc ont annoncé la signature de deux contrats de transit et d’échange d’énergie électrique.

L’Algérie et le Maroc signent un accord dans l’électricité.

En matière de construction maghrébine, les nouvelles sont rarement réjouissantes. La signature jeudi de deux contrats entre la Sonelgaz et l’Office national de l’électricité du Maroc (ONE), portant sur le transit et l’échange d’énergie électrique, est donc un modeste motif de satisfaction pour ceux - ils sont nombreux même s’ils ne sont pas bruyants - qui ne s’accommodent pas d’un Maghreb poursuivant une très longue sieste. C’est que l’accord, qui permet à l’Algérie d’exporter de l’électricité vers le Maroc et l’Espagne et d’en importer, est un petit modèle de ce qui n’a pas été fait. Construire patiemment et résolument un intérêt économique commun et aller, profondément, vers une « interconnexion » qui ne se limite pas à l’électricité. Les aléas des relations intermaghrébines n’auraient jamais dû entraver cette construction. Une vision d’avenir aurait dû, à cause même des motifs de disputes politiques, favoriser cette construction. On en est loin. Récemment, comme excédé par les quelques Algériens qui ont dit ou écrit que le maintien de la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc ne se justifiait pas, Abdelkader Messahel a livré quelques chiffres sur les échanges entre les deux pays.

Le Maroc est le premier partenaire commercial de l’Algérie sur le continent africain, avec en 2007 des échanges qui ont atteint 570 millions de dollars, contre 400 millions avec la Tunisie. Il a également fait valoir que quelque 555.000 Algériens ont visité le Maroc en 2007. Ce sont, disons-le, des chiffres agréables à entendre. Que les choses ne soient pas aussi mauvaises avec le Maroc est le signe que peut-être rien n’est perdu pour ce Maghreb qui se perd dans les limbes et n’arrive pas à avoir une position concertée sur des projets qui le concernent directement. Mais les échanges de l’Algérie avec l’Afrique étant très faibles - ce qui est très regrettable -, les chiffres des échanges intermaghrébins doivent être comparés avec ceux de chacun avec l’Europe. Dans ce domaine, les bons chiffres des échanges deviennent très relatifs, pour ne pas dire marginaux. On doit les prendre pour ce qu’ils sont : des indices d’un potentiel beaucoup plus important. Une interconnexion économique plus poussée entre les pays maghrébins ne relève pas de l’impossible. L’Algérie construit une autoroute Est-Ouest, le Maroc construit la sienne en direction de la frontière. Il faut espérer que la jonction ne se fera pas sur une route barrée et que le Maghreb pourra enfin prendre la voie express.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran