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Les femmes invitées à se voiler en Algérie

vendredi 10 octobre 2008, par Samir

Les islamistes reviennent au galop en Algérie et demandent aux femmes algériennes de se voiler en portant le hidjab.

Les islamistes harcèlent les femmes en Algérie.

La scène se déroule lundi 6 octobre 2008, aux arrêts de bus l’Etusa de la Place Audin à Alger en Algérie. Un autobus desservant la ligne Bir mourad Raïs-Place Audin était garé, attendant les usagers lorsqu’un jeune barbu portant un kamis, âgé d’une trentaine d’années, s’approche de deux jeunes filles et leur remet deux dépliants, l’un en arabe et l’autre en français. « Le premier disait que la femme ne doit pas sortir sans se couvrir le corps, de la tête au pied, donc rendant obligatoire le port du voile. Le second présentait le Prophète Mohamed dans la langue de Molière ! », confie Radia, une jeune lycéenne qui repasse son baccalauréat. Elle ajoute que le jeune s’est approché d’elle et lui a donné les documents sans lui parler, mais en lui sifflant, avec ironie, « peut-être que Dieu vous bénira ! ». L’autre jeune femme, une fonctionnaire apparemment, a pris les « deux tracts » sans dire un mot. Le barbu regagne sa place et le bus démarre. Les usagers assistent, impuissants, à la scène ! Comment ce « prêcheur » était-il monté dans le bus ? Est-il encore normal, après vingt ans de terrorisme, d’assister à ce genre de comportement qui porte préjudice à une religion qui prône tolérance et différence ? « En réalité, ils étaient deux. Un homme, plus âgé, portant une barbe blanche et un kamis, âgé d’une quarantaine d’années, qui a interpellé le jeune barbu, assis plus loin, et lui a demandé de nous remettre, à moi et à une autre, ces deux dépliants. Nous étions les seules femmes assises près des hommes et qui ne portions pas de voile. Je crois que c’est ce qui explique son choix puisque d’autres femmes voilées étaient dans le bus, mais il ne leur a rien remis ! », ajoute cette jeune Algéroise qui se déplace souvent en autobus, à Alger pour suivre une formation en langue française.

« Lorsque le jeune barbu me remet le deuxième document, je n’avais pas bien compris son geste. Il m’a regardée en fixant le vide et m’a collé la feuille au corps, sans me parler, sans me voir, pour m’obliger à la prendre. Je ne pouvais pas parler, j’ai eu peur de sa réaction et de celle des usagers qui, certainement, n’allaient pas être de mon côté ! » « Je me rappelle avoir vécu la même scène il y a quelque temps ! C’était le même vieux prêcheur d’Alger qui a donné ces dépliants dans le même arrêt de bus », témoigne Nadia. Ainsi, le phénomène n’est guère nouveau. Il n’y a qu’à avoir le nombre de barbus et de femmes voilées qui arpentent les rues d’Alger, et qui augmente d’une façon incontrôlable, pour se poser autant de questions sur la situation actuelle, sur la montée de l’islamisme en Algérie. Selon d’autres témoignages, le « vieux » barbu avait, apparemment, un classeur « blindé » de dépliants islamistes photocopiés et qu’il comptait, vraisemblablement, distribuer ailleurs ! D’où proviennent ces documents ? Comment un jeune peut-il se substituer à un imam et faire des prêches ou obliger des femmes à porter le voile ? Nous avons tenté hier de joindre, par téléphone, le ministère des Affaires religieuses pour avoir des réponses à ces interrogations mais nous n’avons pas pu obtenir de réponse, les concernés n’étant pas disponibles. Cependant, pour ce ministère, les choses sont claires : les prêches se font dans les mosquées en Algérie et il y a des imams habilités à le faire et « formés pour cette mission ». Aussi, tout ce qui se fait dans les mosquées reste « encadré » par la tutelle, donc par le ministère, par contre, ce qui se passe en dehors des lieux de prières relève d’autres instances et d’autres institutions sécuritaires et n’est plus des prérogatives du département de Ghoulamallah. Il est certain qu’en ce moment, aucune structure de contrôle pour gérer ce genre d’infraction n’existe.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jour d’Algérie