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Le cancer, l’une des causes essentielles des décès en Algérie

dimanche 20 février 2005, par Hassiba

Le cancer constitue l’un des problèmes de santé publique à l’échelle mondiale et l’une des préoccupations majeures en matière de recherche dans toutes les régions du monde. L’ampleur de cette morbidité n’a fait qu’accroître au cours de ces dernières années. Le cancer est devenu l’une des causes essentielles des décès en Algérie.

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 20 millions de personnes de par le monde sont atteintes de cette maladie et la plupart d’entre elles vivent dans les pays en voie de développement. La pathologie oncologique a fait irruption dans les pays en voie de développement, au point qu’elle pèse lourdement sur le fonctionnement des systèmes de santé de ces pays. Environ 30 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année en Algérie avec une augmentation de plus de 50% du nombre de cas depuis une décennie.

Une des principales causes de mortalité pour l’homme et pour la femme, dont le nombre total de décès par cancer étant annuellement de l’ordre de 20 000 personnes dans notre pays. Les dernières données de l’année 2003 analysées par le registre des tumeurs d’Alger traitant uniquement de la wilaya d’Alger montrent que 3399 cas de cancers dont 138 carcinomes basocellulaires ont été enregistrés. Le nombre de nouveaux cas masculins est de 1628 avec une incidence de 47,9%. Le cancer du poumon occupe la première place chez l’homme avec 248 cas. Il représente 15% de l’ensemble des cancers masculins. Il se situe au troisième rang de tous les cancers masculin et féminin.

Le cancer du colorectum représente 12% de l’ensemble des cancers de l’homme, il se situe par sa fréquence au deuxième rang de tous les cancers (masculin et féminin). Alors que le cancer de la vessie vient en troisième position avec une incidence de 11,6% des cancers masculins. Selon le rapport annuel de 2003 sur la santé des Algériennes et des Algériens élaboré par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, on doit s’attendre à plus de 2000 cas par an de cancers des bronches et du poumon, près de 1 500 cas de cancers de la vessie, près de 1000 cas de cancers gastriques et plus de 600 cas pour chacun des cancers de la prostate et du nasopharynx. Pour le sexe féminin, l’équipe du registre des tumeurs d’Alger signale 1771 nouveaux cas chez la femme avec une incidence de 52,1%. La localisation la plus fréquente chez la femme est le cancer du sein qui occupe la première place avec 526 nouveaux cas pour la wilaya d’Alger. Il représente 29,7% de l’ensemble des nouveaux cas de cancers chez la femme.

Globalement, le cancer du sein occupe la première place avec une incidence standardisée autour de 25 cas pour 100 000 habitants, et avec un accroissement des incidences précoces à partir de l’âge de 25 ans. Ils représentent 22% des cancers féminins. 50% des patientes ont moins de 50 ans et sont en majorité diagnostiquées à un stade tardif, selon le même rapport. Le nombre de cas de cancers du colorectum est en augmentation ces dernières années et devance ainsi le cancer du col utérin avec une fréquence de 9,4% des cancers féminins.

Le cancer du col utérin se situe au troisième rang avec 7,5 de l’ensemble des cancers de la femme. Ce cancer représente 15% des cancers féminins et les incidences commencent à s’élever à un âge précoce à partir de 30 ans. Concernant les enfants, le registre des tumeurs de la wilaya d’Alger comptabilise 82 cas de cancer chez les garçons et 49 cas chez les filles. Ils constituent 5% des cancers masculins et 2,8% des cancers féminins. Les taux d’incidence brut à Alger sont de 5,9% pour 100 000 habitants chez le garçon et de 3,6% pour 100 000 chez la fille. La tranche d’âge de 0 à 4 ans est la plus touchée chez les deux sexes. Les leucémies occupent la première place suivies des tumeurs de l’os, de l’articulation et du cartilage articulaire et les tumeurs de l’encéphale chez les deux sexes. Les cancers de l’enfant représentent 10% de l’ensemble des tumeurs, ce qui constitue une fréquence relativement élevée.

Il s’agit d’une pathologie lourde et coûteuse pour les services de pédiatrie avec une mortalité élevée. Comparativement aux données du registre des tumeurs de l’année 2002 regroupant trois wilayas, Alger, Blida et Tizi Ouzou qui disposent actuellement de leurs registres, le nombre de cancer chez les garçons dans la wilaya d’Alger a augmenté de 10 cas, alors qu’il a diminué de 9 cas chez les filles. La fréquence est par contre en augmentation chez les adultes, chez qui la répartition de la morbidité en 2002 était de 1220 nouveaux cas chez les hommes soit 46,5% et 1405 nouveaux cas chez les femmes soit 53,5%.

Cette nouvelle tendance s’explique, selon les médecins, par les consultations, la précocité du diagnostic et une meilleure prise en charge des malades. Mais cela ne reflète pas la situation actuelle de cette pathologie au niveau national où le nombre de cas est en constante augmentation. A noter qu’une enquête nationale a été lancée par l’Institut national de la santé publique (INSP) et elle est actuellement en cours.

Par Kourta Djamila, El Watan