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La France doit s’excuser pour ses crimes contre les Algériens

samedi 18 octobre 2008, par Rédaction

La France persiste à refuser de reconnaître officiellement ses crimes commis contre les Algériens pendant la période coloniale.

Intervenant lors d’un débat qu’il a coanimé au Centre culturel algérien de Paris avec Jean Luc Einaudi, chercheur et auteur de l’ouvrage la Bataille de Paris, Me Ali Haroun a souligné la difficulté d’avoir un chiffre exact des victimes de ces manifestations car, a-t-il dit, « de nombreux Algériens comptent parmi les disparus ». « Une chose est certaine, nous sommes très loin du bilan annoncé par Papon, à savoir deux morts. En une seule journée, la police française a procédé à 11 500 arrestations. Même les femmes et les enfants n’on pas été épargnés puisque près de 1 000 épouses, mères et sœurs ont été interpellées ainsi que 500 enfants », a ajouté l’orateur. Pour sa part, Jean Luc Einaudi, qui a effectué des recherches sur ces évènements, a avancé un nombre de victimes supérieur à 200. Lui aussi a souligné la difficulté d’avoir un chiffre exact mais, a-t-il dit, « ce fut une véritable boucherie ». « Officiellement, les registres du service médico-légal ne signalent aucun mort pour la journée du 17 Octobre 1961.

Les cadavres acheminés vers la morgue étaient tout simplement jetés dans la Seine à partir des fenêtres du bâtiment abritant la morgue », a-t-il dit. L’auteur de la Bataille de Paris a expliqué que la réaction de la police française était violente. « Même des étrangers qui avaient le type maghrébin étaient systématiquement interpellés et embarqués.
Même un certain Gabriel Garcia Marquez, qui vivait à Paris, a passé une nuit dans un commissariat. Cet homme obtiendra le prix Nobel de littérature quelques années plus tard. Il dira qu’il était fier de s’être senti algérien et d’en avoir subi le même sort », a rappelé Jean Luc Einaudi. « Il faut une reconnaissance officielle des crimes commis par la France.
L’universitaire et historien français Olivier Le Cour GrandMaison a estimé hier que la bataille à mener aujourd’hui est celle de « la reconnaissance officielle des massacres du 17 Octobre 1961 » et de « l’abrogation de la loi scélérate du 23 février 2005 ». « Ce qui demeure d’actualité, après la bataille pour la connaissance aujourd’hui remportée pour l’essentiel, c’est la lutte pour la reconnaissance du crime d’Etat commis les 17 et 18 octobre 1961, car, en dépit d’avancées significatives au niveau municipal, les plus hautes autorités de l’Etat français se refusent toujours, et toujours plus à cette reconnaissance officielle », a indiqué l’universitaire, dans un entretien à l’APS.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après APS