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Les universités en deuil en Algérie

mercredi 22 octobre 2008, par Samir

Plusieurs universités à travers l’Algérie ont suspendues leurs activités pédagogiques pour trois jours en signe de deuil suite à l’assassinat de l’enseignant Benchehida à l’université de Mostaganem.

Les universités observent un deuil en Algérie.

A Alger, plusieurs campus universitaires ont également répondu à l’appel du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) pour l’observation de trois jours de deuil. « Nous avons pris cette décision dans une certaine précipitation, depuis Mostaganem dans l’ouest de l’Algérie, et je crois que l’information n’a pas encore été transmise à tous les campus universitaires, ce qui explique le maintien des activités pédagogiques dans certains départements », a expliqué au Jeune Indépendant M. Rahmani, coordonnateur du CNES. En deuil ou pas, enseignants et étudiants étaient tous tristes et inquiets de continuer à étudier pour les uns et enseigner pour les autres dans un tel climat de violence. « Nous craignons de subir le même sort que la victime si le ministère ne met pas en place de sévères dispositifs sécuritaires au niveau des universités », soulignent certains. Pendant deux jours encore, les enseignants continueront donc de répondre à l’appel du CNES, décidé au lendemain de l’assassinat de l’enseignant Mohamed Benchehida à l’université de Mostaganem dans l’ouest de l’Algérie. Spécialiste en physique et en énergie nucléaire et ancien membre de la Commission française de l’énergie nucléaire, il a été tué, samedi dernier, par un de ses étudiants. Il aurait reçu plusieurs coups de couteau à la nuque et au ventre, dans son bureau, avant de succomber à ses blessures à l’hôpital. Outre leur tristesse, les enseignants s’inquiètent de la situation qui prévaut dans la mesure où « il n’y a pas eu d’assurance à leur égard », disent-ils.

Y a-t-il de nouveaux dispositifs ? Des mesures ont-elles été prises ? Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne s’est pour le moment pas prononcé. Aucune information n’a été divulguée, ne serait-ce que pour rassurer la corporation. Hier, néanmoins, l’accès aux campus était sévère, au point d’être interdit aux enseignants munis d’ordres de mission. A quand la généralisation du système de société de gardiennage, opérationnel à l’USTHB, qui avait à l’époque vécu le drame de l’assassinat d’une jeune étudiante ? Aucune réponse sur ce point précis ne nous a été donnée par les services du ministère. Après l’étape émotionnelle, marquée par des journées de deuil, le CNES ne compte nullement s’en arrêter là. Il réunira aujourd’hui son bureau national, avec à l’ordre du jour la violence dans les universités d’Algérie. Le CNES veut installer une commission regroupant l’ensemble des partenaires universitaires et les associations estudiantines pour « réfléchir sérieusement sur la manière de rétablir la sérénité dans les différents campus universitaires », a indiqué M. Rahmani. Et d’ajouter : « Nous avons perdu beaucoup de temps et le drame de Mostaganem doit nous amener à agir en urgence. De nouveaux rapports doivent être établis entre les étudiants et les enseignants. Nous analyserons objectivement la situation et nous nous attellerons à apporter des solutions à même d’éviter aux universités d’avoir à revivre des drames similaires ».

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant