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L’Algérie devrait cesser d’exporter ses déchets ferreux

dimanche 26 octobre 2008, par Rédaction

L’Algérie devrait stopper ses exportations des déchets ferreux car elle en a fort besoin pour son industrie sidérurgique selon Messaoud Chettih.

L’Algérie exporte des déchets ferreux.

Selon l’ancien président-directeur général du complexe sidérurgique El-Hadjar d’Annaba, M. Messaoud Chettih, l’Algérie est le seul pays au monde qui exporte sa ferraille alors qu’il s’agit d’un produit stratégique pour le secteur de la sidérurgie. « Les exportations de l’Algérie en déchets ferreux, qui avoisinaient 150 000 tonnes par an, ont enregistré un pic important durant ces deux dernières années en passant à 600 000 tonnes par an », s’est-il alarmé hier lors d’une conférence de presse ayant porté sur le premier Salon international de l’industrie, de la sidérurgie, de la métallurgie et de la transformation qui se tiendra du 15 au 18 novembre prochain au palais des Expositions à Alger. Chettih a affirmé, par ailleurs, que les besoins de l’Algérie en ferraille sont d’au moins un million de tonnes annuellement. « Un volume important qui devrait inciter les autorités à interdire l’exportation des déchets ferreux », a-t-il insisté. Interrogé sur le volume de la production nationale en fer, l’ex-dirigeant du complexe sidérurgique d’El-Hadjar a affirmé qu’elle ne dépasse pas 1,5 million de tonnes par an actuellement alors que les importations se situent entre 2,5 et 3 millions de tonnes.

M. Chettih n’a pas manqué de signaler que durant les années 1990, la production de l’Algérie atteignait 2 millions de tonnes par an. Il regrette que l’arrivée de l’indien Mittal Steel et du français Arcelor, qui détiennent 80 % du complexe d’El-Hadjar, n’arrivent toujours pas à porter la production à son niveau initial. Dans ce contexte, M. Chettih a regretté que le complexe se soit vidé de ses potentialités humaines en raison des départs et des compressions qui se sont accélérés à partir de 1995. Abondant dans le même sens, un directeur au ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements, M. Ahmed Ziad, a insisté sur la détérioration du matériel et des infrastructures du complexe sans qu’il n’y ait le moindre investissement de l’Etat. « En 20 ans, l’Etat n’a pas investi plus de 2 dollars par tonne en maintenance, alors que le Japon investit 20 dollars par capacité de production et les pays de l’Europe 10 dollars », a-t-il expliqué. Ce même responsable a insisté, par ailleurs, sur les réserves qui se trouvent dans les sites de Ghar-Djbilet et de Mechri-Abdelaziz qui dépassent 30 milliards de tonnes de fer et d’acier.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant