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Débats sur la littérature algérienne

dimanche 2 novembre 2008, par Rédaction

Un débat sur la littérature algérienne a été organisé à l’occasion du 13 Salon international du livre d’Alger.

La kheïma aménagée spécialement pour les cafés littéraires, qui vont se dérouler jusqu’à la fin de ce salon, était vide, tout comme les couloirs des pavillons abritant les différentes maisons d’édition. La deuxième journée de cet événement littéraire et commercial n’a pas connu un grand engouement des visiteurs habitués à être au rendez-vous. Le plus étonnant est que des stands étaient encore vides ou de voir encore que des organisateurs plaçaient leurs ouvrages sur les étagères, alors que les visiteurs comptaient profiter de cette journée pour découvrir les nouveautés de ce Salon en primeur. « Nous avons voulu profiter avec mes enfants de cette journée pour visiter et acheter quelques ouvrages, surtout qu’ils n’ont pas classe. Malheureusement, nous constatons, encore une fois, la mauvaise organisation du salon », confie une dame accompagnée de ses deux filles. Il est 14 h, la première conférence autour du thème « 60 ans d’écriture féminine en Algérie » a commencé avec l’intervention de la poétesse Zineb Laouedj. Cette dernière a donné un petit aperçu des écrits de quelques femmes algériennes qui ont émergé sur la scène littéraire depuis les années 1920, malgré les problèmes auxquels elles ont fait face : « Il était très difficile pour une femme algérienne d’écrire, autant que femme d’abord, puis d’écrire en langue arabe, surtout durant la période coloniale. »

Quant à la deuxième intervenante à cette même conférence, notre consœur Nacéra Belloula, elle trouve que les écrits dits féminines relèvent, depuis près de 60 ans, d’une « littérature libératrice ». Elle a affirmé, dans ce contexte, que le premier roman d’Assia Djebbar, La Soif, écrit en 1955, « ne fait pas partie d’une écriture spontanée. Au contraire, Assia Djebbar avait rejoint la thématique liée à la guerre de Libération nationale ».
La seconde conférence, très attendue par les passionnés de la littérature, autour de la problématique « Existe-t-il une littérature algérienne ? », devait être animée par quatre figures emblématiques de la littérature algérienne, Aïcha Kassoul, Rachid Mokhtari, Mohamed Sari et Fatima Bakhaï. Mais en l’absence des trois premiers conférenciers, Fatima Bakhaï a essayé tant bien que mal de satisfaire la curiosité de l’assistance. Pour elle, « il n’y a pas de littérature algérienne, il y a seulement la Littérature, avec un grand L. Cette grande littérature traite des problèmes de toute l’humanité et cela depuis l’antiquité. C’est la manières avec laquelle on les traite qui change. » Cette universalité de la littérature, Mme Bakhaï la confirme en disant que « la littérature est transnationale », et qu’elle « franchit toutes les frontières ». Ainsi, la conférencière réfute le terme littérature dite algérienne ». Mais pourquoi alors ne réfute-t-on pas les autres littératures : la littérature française, allemande, russe, japonaise... La littérature algérienne, qui fait l’objet de différents séminaires et études dans les plus prestigieuses universités du monde, n’a-t-elle pas encore droit de cité dans son propre pays ?

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant