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A quand une industrie automobile en Algérie

mercredi 19 novembre 2008, par Samir

L’Algérie peine à se doter d’une industrie automobile alors qu’elle dispose du premier marché automobile au Maghreb.

Pas d’industrie automobile en Algérie.

L’Algérie avait, à un certain moment, tablé sur la coopération avec la France pour développer son secteur automobile. Contrairement aux domaines de l’agroalimentaire et de la pharmacie qui avancent bien, celui de l’automobile ne suit pas. Interrogé sur les perspectives des constructeurs français en Algérie, Temmar a implicitement désavoué la décision de Renault d’implanter une usine au Maroc. Diplomate, le ministre n’a pas souhaité commenter longuement la décision du constructeur français. Il a toutefois confirmé que l’Algérie était intéressée par le projet mais malgré les conditions avantageuses proposées par Alger à Renault, ce dernier a choisi le Maroc. Autre constructeur français présent en Algérie, Peugeot a été sévèrement critiqué par le ministre. Ce groupe non seulement ne souhaite pas s’implanter en Algérie mais il a demandé au gouvernement algérien de financer un projet destiné à équiper les mécaniciens d’appareils électroniques capables de détecter des pannes sur les moteurs de la marque au lion. Une demande à laquelle l’Algérie a opposé son refus. Le ministre a lancé un ultime appel aux équipementiers automobiles à venir s’implanter en Algérie. Depuis lors, un silence radio s’est installé. Aujourd’hui que le contexte est défavorable aux grands constructeurs mondiaux, l’Algérie devrait profiter de la difficulté que rencontrent actuellement les grandes marques automobiles pour imposer son point de vue. Ceci doit passer d’abord par l’élaboration d’un nouveau cahier des charges, afin d’obliger les constructeurs à passer à l’étape de la fabrication, ou en entrant dans le capital social des grandes entreprises qui cèdent leurs actions à tour de bras.

Le cas libyen est significatif à plus d’un titre. Les dirigeants de ce pays ont en effet racheté, depuis quelques années, des parts dans la société Fiat en Italie. Aujourd’hui, le grand constructeur américain Ford ne trouve pas repreneur pour le rachat des 20 % sur les 33,5 % qu’il détient dans le groupe japonais Mazda estimés à 540 millions de dollars. Celui-ci a repris juste 6,87 %, soit l’équivalent de 143 millions de dollars, une bouchée de pain pour le constructeur japonais. Le reste des actions (13 %) devrait revenir à l’une des 12 firmes prétendantes qui se disputent. Le gouvernement doit suivre l’exemple libyen et se lancer dans le rachat d’actions dans quelques-unes des grandes marques qui, dans leur majorité, sont confrontées à des problèmes de liquidités. L’Algérie qui peut s’enorgueillir de posséder un matelas en devises de l’ordre de 135 milliards de dollars doit saisir cette opportunité. Il ne s’agit pas de prendre le contrôle ou d’être un actionnaire majoritaire mais de prises de participation même minoritaires qui peuvent valoir à l’Algérie, à court terme, des retombées positives sur sa politique industrielle. Une opportunité qui peut favoriser un transfert de technologie à l’Algérie sans le moindre coût financier.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant