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Les violences contre les femmes en Algérie font débat

mardi 25 novembre 2008, par Rédaction

Le nombre de cas de violences contre les femmes en Algérie a connu une hausse durant les dernières années selon les stastiques de la police nationale.

Les violences contre les femmes en Algérie.

De janvier à juin de l’année en cours, les services de la Sûreté nationale ont enregistré, à l’échelle nationale, près de 4 500 plaintes pour violences conjugales ou autres en Algérie. Dans le détail, la commissaire principale Messaoudène Kheira, chef du Bureau national de la protection de l’enfance de la délinquance et de la femme victime de la violence, a indiqué que 2 675 femmes ont été victimes de violences physiques, 1 359 ont été maltraitées, 144 ont subi une violence sexuelle, 107 ont été harcelées et 4 ont été tuées. 15,8 % des agresseurs sont les conjoints, suivis des amants ou fiancés (4,21 %), des frères (3,21 %) et des ascendants avec 2,9 %. Les pères occupent la cinquième place avec 0,77 %, alors que le pourcentage des étrangers (voisins, collègues...) est de 72 %. L’interlocutrice a affirmé que l’âge des victimes varie de 26 à 75 ans. 28 % ont de 26 à 35 ans, 25 % ont entre 18 et 25 ans, 21 % entre 36 et 45 ans, 13 % entre 46 et 55 ans, alors que 1,7 % sont âgées de plus de 75 ans. Les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violence à l’égard des femmes, a souligné la commissaire, relevant qu’Alger vient en tête avec 850 cas, puis Oran avec 342 cas et Annaba avec 289 cas.

Par ailleurs, cette policière a précisé qu’il n’y a pas de profil de l’agresseur et que ce dernier peut être cadre comme chômeur. Il en est de même de la victime qui peut être femme au foyer ou cadre. Selon les résultats d’une enquête réalisée par l’Institut national de la santé publique, en collaboration avec la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les mobiles des agressions contre les femmes sont souvent des questions matérielles. Mme Messaoudène a estimé, dans ce contexte, que « le terrorisme, vécu durant les années 1990, a favorisé la violence dans la société, qui est la conséquence des traumatismes psychologiques refoulés », outre les mutations socioéconomiques en Algérie. « Nombreuses sont les femmes qui se rapprochent de la police pour déposer plainte et ne reviennent pas pour déposer le certificat médical exigé dans ce genre de cas. » Le phénomène « se régénère » en raison d’une « certaine tolérance et passivité sociale » et de la mentalité qui « juge et accuse à tort la femme même si celle-ci est victime ». Interrogé sur cette question, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, a plaidé pour la mise en place d’une législation plus « rigoureuse » et plus « sévère » en Algérie. Il a estimé que pour lutter de manière « efficace » contre ce type de violence, « il est impératif d’instaurer des dispositions légales, pénales strictes suivies d’une application rigoureuse ».

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant