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L’Algérie pourrait s’endetter de nouveau

mercredi 26 novembre 2008, par Rédaction

L’Algérie pourrait être amenée à s’endetter pour financier ses vastes programmes d’investissements notamment dans les infrastrcutures.

L’Algérie et l’endettement.

L’éventualité d’un recours par l’Algérie à l’endettement extérieur pour assurer la poursuite des programmes d’investissements, publics en particulier, semble sérieusement prise en considération par les autorités, ainsi qu’il ressort de récentes déclarations du ministre de l’Energie et des Mines. Cette option, que la tendance baissière du prix du baril de pétrole paraît crédibiliser, prend d’ailleurs une signification particulière non pas uniquement parce qu’elle est appréhendée dans un contexte de crise internationale mais parce qu’elle porte sur une problématique que l’on croyait définitivement réglée après le remboursement anticipé de notre dette extérieure entre 2004 et 2006. En même temps, la réintroduction, dans le champ analytique, d’une perspective de financement extérieur des projets en Algérie jette un nouvel éclairage sur les limites des techniques mises en œuvre d’abord pour alléger durablement le poids de la dette en la restructurant, ensuite pour solder quasi totalement son encours. Le constat renvoie également aux insuffisances qui ont marqué l’approche stratégique du remboursement anticipé et qui se sont traduites par l’absence d’une démarche prospective susceptible de conforter et de relayer cette étape sur le plan de l’instrumentation bancaire, précisément pour lui conférer une portée structurelle à long terme. Le remboursement anticipé n’est pas en cause en tant que tel, d’autant qu’il a techniquement contribué à l’embellie financière de ces trois dernières années.

Pour autant, certains spécialistes de la dette avaient vainement tenté d’attirer l’attention sur la nécessité d’engager une réflexion critique sur la phase post-remboursement anticipé, notamment sur les conditions à mettre en place, au niveau bancaire, pour rentabiliser la période de reconstitution de nos réserves de change et élaborer des schémas financiers alternatifs actionnables en cas de nécessité. Cela dit, est-il encore possible de tirer des enseignements de fond de la pratique algérienne de la dette, face à une situation de plus en plus exigeante en termes de compétitivité et de créativité ? La réponse à la question dépend de la façon dont les autorités réagiront sur le terrain financier pour amortir les incidences de la chute du prix du baril de pétrole et concevoir des modes de financement originaux pour un appui autonome aux investissements lancés en Algérie. On devrait en tout cas se garder de tirer prétexte de la crise actuelle pour présenter comme acceptable parce qu’inévitable un recours à l’endettement extérieur. Un tel raisonnement, qui pourrait tenter les partisans des solutions à court terme et sans lendemain, serait erroné. On gagnerait à s’interroger plutôt sur les raisons à l’origine de notre propension à traiter les contraintes financières de manière ponctuelle et à les enserrer dans la seule immédiateté de la conjoncture, sans en projeter les évolutions plausibles.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant