Accueil > ECONOMIE > L’Algérie stocke du CO2 dans le Sahara

L’Algérie stocke du CO2 dans le Sahara

mercredi 17 décembre 2008, par Samir

L’Algérie a inauguré en 2004 un site de stockage de CO2 à In Salah au coeur du Sahara.

Du CO2 stocké dans le Sahara en Algérie.

Le projet de capture et de séquestration de gaz carbonique, l’un des rares au monde, opéré sur le champ gazier d’In Salah, exploité par la joint-venture Sonatrach, BP, Statoil, pourrait bien devenir un cas d’école. La conférence sur le réchauffement climatique, organisée la semaine dernière à Pozdan (Pologne), a évoqué la possibilité de généralisation de ce type de projet et d’utilisation de telles techniques, un moyen pour les pays d’accéder à des crédits carbones. Le site d’In Salah dans le Sahara (sud de l’Algérie) est depuis 2004 le plus grand laboratoire de « pipeline écologique », affirme M. Mohamed Keddam, vice-président de la joint-venture, cité par l’AFP. Le projet produit chaque année 9 milliards de m3 de gaz, qui contiennent entre 4 et 9 % de CO2, alors que l’Europe, où ce gaz est acheminé, exige que la part du CO2 n’excède par 0,3 %. Le procédé de la capture et de la séquestration du CO2 a été retenu pour permettre de réinjecter dans un réservoir 800 000 tonnes par an de CO2, soit l’équivalent de l’émission de gaz carbonique de 200 000 voitures parcourant 30 000 km par an, selon les responsables du projet.

La solution qui a nécessité un investissement de 100 millions de dollars, sur un montant global du projet gazier de l’ordre de 4 milliards de dollars, est « techniquement faisable, économiquement acceptable et géologiquement viable », estime Mickael Mossman, président d’In Salah Gas. Ce dernier indique que « les images satellites prouvent que le CO2, une fois stocké, évolue selon nos prévisions. » Pour M. Mossman, un tel projet s’imposait, car « nous avons estimé qu’il n’était pas juste de rejeter le CO2 si nous pouvions faire quelque chose d’autre avec ». Se pose alors la question de savoir pourquoi ne pas étendre cette solution à d’autres champs gaziers ? Selon M. Keddam, « la plus grosse difficulté consiste à trouver un site bénéficiant d’un réservoir totalement intègre, sans fuite possible, et de capacités de stockage suffisantes ». Certains responsables estiment, par ailleurs, qu’un baril en dessous de 30 dollars rendrait le projet peu viable et empêcherait une généralisation de tels projets.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant