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L’Algérie peut produire 70% des médicaments importés

lundi 22 décembre 2008, par Samir

L’Algérie est en mesure de produire une grande partie des médicaments importés selon Abderrahmane Boudiba.

L’Algérie importe des médicaments.

La facture des importations des médicaments en Algérie s’élève, en 2008, à 1,5 milliard de dollars, en légère hausse par rapport à l’exercice précédent avec 1,4 milliard de dollars, a annoncé, hier, Abderrahamane Boudiba, expert en pharmacie auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cette facture demeure lourde pour un pays qui œuvre énergiquement à réduire ses dépenses sociales et s’orienter vers l’investissement productif en favorisant l’industrie pharmaceutique locale. En dépit d’une batterie de mesures annoncée en grande pompe par les pouvoirs publics, l’Algérie reste gravement dépendante des importations de médicaments et principalement ceux dits essentiels ou vitaux. Les dépenses de médicaments, qui tournaient autour de 700 millions de dollars en 2004, ont carrément doublé en moins de quatre années en raison du vieillissement de la population et de l’expansion inquiétante de certaines maladies chroniques comme le diabète et les maladies cardio-vasculaires.

Les experts avertissent, aujourd’hui, que la consommation des médicaments va aller crescendo dans les prochaines années d’où une nécessité de relancer l’industrie pharmaceutique nationale. Sur le terrain, toutefois, le constat est autre. Objet de nombreuses convoitises, pour être un créneau porteur, le marché du médicament reste l’otage de groupes de pression qui défient et violent les règles édictées par l’Etat. Parfois, en toute impunité. Les lobbies organisent des ruptures de stock en fonction de leurs intérêts. Près d’une centaine de médicaments essentiels et vitaux sont ainsi soumis à une insupportable spéculation de la part de certains grossistes. Conséquence directe de cette situation, la cinquantaine d’unités pharmaceutiques du pays ne tourne qu’à 30% de leurs capacités de production en raison de la concurrence acharnée imposée par les grandes firmes étrangères mais aussi à cause des habitudes des consommateurs algériens qui préfèrent généralement les médicaments « made in ».

Pour les experts, le manque à gagner est estimé en millions de dollars pour le pays. Les dernières évaluations avancent que l’encouragement des médicaments produits localement économisera à l’Algérie pas moins de 300 millions de dollars. Malheureusement, en attendant la concrétisation des promesses du gouvernement, près de 1.000 médicaments, essentiellement des génériques produits localement, continuent à être importés de l’étranger. Pour revenir à l’intervention de l’expert du ministère de la Santé sur les ondes de la chaîne III, Abderrahmane Boudiba a révélé que 70% des produits pharmaceutiques dites essentiels importés de l’étranger peuvent être produits localement. « Une liste des médicaments essentiels qui peuvent être produits en Algérie vient d’être arrêtée par le ministère avec l’aide des opérateurs locaux », a-t-il déclaré tout en signalant que les producteurs locaux doivent cependant s’engager à assurer de façon régulière l’approvisionnement du marché local pour éviter toute pénurie.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier