Accueil > ECONOMIE > L’Algérie risque des tensions budgétaires fin 2010

L’Algérie risque des tensions budgétaires fin 2010

lundi 2 février 2009, par Rédaction

L’Algérie pourrait faire face à des tensions budgétaires vers fin 2010 selon l’économiste Abderrahmane Mebtoul.

Vers des tensions budgétaires en Algérie.

Le débat sur les retombées de la crise financière et économique internationale sur l’Algérie s’intensifie entre le gouvernement, et en particulier le ministre des Finances d’un côté, et les experts en économie. Dernière sortie médiatique en date est la lettre ouverte adressée par le Dr Abderrahmane Mebtoul, expert International en économie, à l’argentier du pays. L’expert avertit que la crise économique internationale est structurelle et non conjoncturelle comme affirment les officiels algériens. Il dresse ainsi un sévère réquisitoire contre les dernières déclarations faites à la presse par le ministre des Finances, le 29 janvier 2009, tout en soutenant que la crise financière et économique mondiale va sévir jusqu’à 2012/2013. Abderrahmane Mebtoul est sorti, dans cette lettre ouverte, de l’obligation de réserve en regrettant un « optimisme exagéré » du premier argentier de l’Algérie qui pourra coûter cher à l’économie nationale. Selon cet expert en économie, les analyses officielles de la situation économique mondiale sont « erronées » et peuvent conduire les autorités à faire le mauvais choix. « Une erreur dans la politique socio-économique peut s’avérer catastrophique pour le pays, les pertes pouvant se chiffrer à des dizaines de milliards de dollars », avertit l’expert en économie.

Il reproche surtout au gouvernement une analyse « superficielle » de la crise mondiale qui a causé, entre janvier et début décembre 2008, 35.000 milliards de dollars de pertes, soit plus de deux fois le produit intérieur brut américain. L’expert en économie prévoit que la politique menée actuellement par le gouvernement aura, comme conséquence, des tensions budgétaires qui pourront se manifester en Algérie début 2011. « Au vu des dépenses 2008, qui se fondent sur un baril supérieur à 70 dollars, et le besoin de financement des segments industries hors hydrocarbures pour dynamiser l’appareil de production, des tensions budgétaires se manifesteraient début 2011 pour un cours de 50 dollars, supposant la stabilité du dollar, avec plus d’intensité fin 2010 pour un cours 40 dollars et une extrême gravité pour un cours de 30 dollars (l’équivalent de 15 dollars au cours de 2000) », estime-t-il. La période 2009/2014 en Algérie impose une autre gouvernance, donc une autre politique socio-économique par un discours de vérité seul à même d’éviter les erreurs passées. « Il faut arrêter de prononcer des déclarations utopiques, source de démobilisation populaire, renforçant le divorce Etat/citoyens et ce, pour atténuer les effets de la crise et de préparer les bases d’un développement durable loin des intérêts de la rente », conclut-t-il.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier