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Baisse du prix de la pomme de terre en Algérie

vendredi 24 avril 2009, par Samir

Le prix de la pomme de terre en Algérie a baissé mais les problèmes liés à la production et à la commercialisation demeurent entiers.

Production de la pomme de terre en Algérie.

Depuis quelques jours, le prix de la pomme de terre a baissé de moitié, passant de 100 dinars à environ 50 dinars, voire 30-25 dinars dans certaines régions de l’Algérie. Si cette situation représente une bonne nouvelle pour la ménagère algérienne, dont le portefeuille a été malmené, il n’en est pas de même pour les agriculteurs-producteurs qui craignent de voir se rééditer le scénario de l’année dernière où la production de saison était telle qu’ils étaient contraints, la mort dans l’âme, à céder leurs récoltes à perte, à raison de 5-6 dinars le kilogramme. Certes, le dispositif appelé système de régulation des produits agricoles de première nécessité (Syrpalac), mis en place par le ministère de l’Agriculture, avait permis de protéger les revenus de nombreux producteurs et d’offrir aux consommateurs la pomme de terre à un prix abordable, mais il n’en demeure pas moins que la dernière crise, survenue durant la période de soudure, soit à la fin de la période de la production d’arrière-saison et le début de la récolte de la production de saison, a démontré que les dysfonctionnements qui ont provoqué des perturbations dans cette filière sont toujours là. Les quantités de pomme de terre stockées en Algérie (environ 120.000 quintaux) devaient être mises sur le marché au moment où il y a une tension sur le tubercule, mais cela n’a pas été le cas et de nombreux agriculteurs dans les wilayas à fort potentiel de production en sont sortis déçus.

Les restrictions sur les engrais, l’apparition de la maladie du mildiou, le pourrissement de la production à cause des pluies torrentielles n’expliquent pas tout. Manque de régulation De nombreux professionnels imputent ces dérèglements à l’absence d’un circuit de commercialisation formel organisé. La production de pomme de terre, à l’instar des autres cultures, est l’otage de spéculateurs sans foi ni loi qui, tapis dans l’ombre de l’informel, décident à leur guise des prix. D’ailleurs, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, avait reconnu, dans une déclaration à la presse, que 60% de la production agricole en Algérie était écoulée dans le marché parallèle, loin des sphères régulées par l’Etat et les collectivités locales. Cet état de fait s’est traduit par des cas que l’on peut qualifiés d’ubuesques s’il n’y avait pas un impact négatif sur le pouvoir d’achat des Algériens. Ainsi, un représentant des mandataires des marchés de gros soulignait que depuis quelques semaines, les agriculteurs vendaient leurs productions de pomme de terre directement à des intermédiaires sans passer par ces opérateurs qui sont censés être le premier maillon de la chaîne de distribution après les producteurs.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier