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L’Algérie veut importer un million de tonnes de ciment

jeudi 25 juin 2009, par Samir

L’Algérie prévoit l’importation d’un million de tonnes de ciment pour faire face à la spéculation selon un responsable du gouvernement.

L’Algérie va importer du ciment.

La décision du gouvernement de recourir à l’importation en Algérie de 1 million de tonnes de ciment et les arguments parfois contradictoires avancés par ses représentants suscitent l’interrogation. Pourquoi une décision aussi radicale qu’inattendue est ainsi prise dans un secteur qui a pourtant des capacités tout à fait appréciables par rapport à la demande, si on prend en considération les chiffres de la production rendus publics par le gouvernement lui-même ? Cette décision rappelle en tous points d’ailleurs celle prise en novembre 2008 –appel d’offres pour l’importation de 1 million de tonnes de ciment– et abandonnée sans autre explication en janvier 2009 et bien d’autres prises auparavant et dûment appliquées pour alimenter un marché qui n’est nullement affecté par un problème de disponibilité. Le secteur du ciment en Algérie produit plus de 18 millions de tonnes, soit beaucoup plus que les besoins du marché. Avec les extensions des capacités de production, l’ensemble des cimenteries publiques devraient dépasser par ailleurs les 21 millions tonnes à partir de l’année 2012.

Les prévisions de production sont donc très encourageantes, selon l’avis même de Abdelhamid Temmar, qui avait indiqué, lors d’une inspection de l’unité de Meftah, que la production de ciment en Algérie sera appelée à augmenter à travers, notamment, la réalisation d’une nouvelle usine à Djelfa pour une capacité de 3 millions de tonnes par an à l’horizon 2011, ainsi que le lancement de deux autres à Relizane et à Béchar par le groupe Sonatrach. Dans ce cas, comment expliquer le recours à l’importation alors qu’il y a peu de temps on parlait carrément d’augmenter les potentialités d’exportation. L’investissement, la rénovation des cimenteries, la régulation et le contrôle des nombreux spéculateurs qui lorgnent sur le prix avantageux du ciment des entreprises publiques par rapport au privé, ne sont elles pas des mesures autrement plus judicieuses ? Par ailleurs, l’Algérie n’est-elle pas aujourd’hui décidée à réduire sa facture d’importation qui a nécessité 40 milliards de dollars en 2008 ? N’est-ce pas là une résolution exprimée avec force par Ouyahia ? Dans ce cas, pourquoi autoriser l’importation d’un matériau de construction disponible sur le marché, juste pour couper l’herbe sous le pied des spéculateurs ?

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après El Watan