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Affaire des moines français tués en Algérie

mercredi 8 juillet 2009, par Rédaction

L’affaire des moines françaises tués en 1996 en Algérie revient au devant de l’actualité après les graves accusations d’un général français en retraite.

Les moines français assassinés en Algérie.

Treize années après, l’assassinat des sept moines de Tibéhirine en mars 1996 refait surface dans un contexte de crise larvée entre l’Algérie et la France. Depuis deux jours, la presse française fait ses choux gras de la déposition d’un ex-haut gradé de l’armée française. Une déposition qui apporte de l’eau au moulin du juge Marc Trevidic, qui dirige l’enquête ouverte en 2004 à la demande de la famille de l’un des moines assassinés et d’Armand Veilleux, ancien procureur général des cisterciens, assistés par l’avocat Patrick Baudouin. L’ex-officier supérieur n’est autre que le général à la retraite François Buchwalter qui, au moment des faits, était attaché militaire à l’ambassade de France en Algérie. Les déclarations du général Buchwalter sont elliptiques et déroutantes. Entendu le 25 juin dernier par la justice française, l’ancien officier de l’armée française rompt son long silence pour pointer un doigt accusateur sur l’armée algérienne en lui imputant la responsabilité dans le massacre des sept moines. Visiblement en manque de preuves palpables, le général insiste sur le fait qu’il s’agissait d’une « bavure » que toute armée peut commettre. « Les hélicoptères de l’armée algérienne ont survolé le bivouac d’un groupe armé et ont tiré, s’apercevant ensuite qu’ils avaient non seulement touché des membres du groupe armé mais des moines. Ils se sont ensuite posés. Ils ont pris des risques.

Une fois posés, ils ont découvert qu’ils avaient tiré notamment sur les moines. Les corps des moines étaient criblés de balles. Ils ont appelé par radio le CTRI de Blida », a déclaré le général devant le juge Marc Trevidic. Ses propos, rendus publics en premier lieu par le journal de droite française Le Figaro et le site Mediapart, ont vite été relayés par les agences de presse et d’autres médias français. D’où le général a-t-il obtenu un tel « élément d’information » aussi grave ? M. Buchwalter a affirmé qu’il s’agissait de « confidences » d’un ancien militaire algérien, dont le frère avait été aux commandes d’un hélicoptère lors de l’attaque. Des confidences qu’il avait eues quelques jours après les obsèques des moines. Dans sa déposition, le général à la retraite a précisé avoir écrit tout cela dans des rapports adressés au chef d’état-major des armées français et à l’ambassadeur de France en poste en Algérie au moment des faits, Michel Lévêque. Les propos de M. Buchwalter, qui ne sont pas étayés par des preuves matérielles, s’inscrivent en faux contre la version des faits révélée à l’époque, à savoir que les moines avaient été assassinés par les terroristes islamistes des GIA.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après El Watan